Selon des conseillers et des membres du personnel de la Maison Blanche, Donald Trump n’aurait toujours pas digéré sa défaite à la présidentielle, au point de menacer de ne pas quitter les lieux en janvier.
La revanche d’un blond. Donald Trump n’a visiblement toujours pas digéré sa défaite à l’élection présidentielle américaine. Après avoir utilisé tous les recours possibles pour contester la victoire de Joe Biden, après avoir entamé une vague de grand pardon, graciant son ancien conseiller Michael Flynn et se renseignant pour reproduire cette démarche avec ses enfants et lui-même, le président sortant prépare désormais sa vengeance.
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Selon le Daily Mail, Donald Trump, dont la défaite a été confirmée par les grands électeurs lundi 14 décembre, a assuré à ses proches qu’il refuserait de quitter la Maison Blanche le jour de l’investiture de Joe Biden, prévue le 20 janvier prochain. Selon CNN, si cette possibilité inquiète une partie de ses assistants, nombreux sont ceux qui n’y croient pas. “Il fait des p***** de crises de nerf. Mais il va partir, il est juste en train de péter les plombs”, a commenté un conseiller auprès de la chaîne américaine.
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Trump refuse de parler de son départ
Nul ne sait vraiment comment se déroulera l’investiture de Joe Biden, ni si Donald Trump sera présent car, toujours selon CNN, le président sortant refuse tout bonnement d’aborder le sujet de son départ. Ses proches conseillers pensent cependant qu’il n’assistera pas à la scène. Sa présence n’est, de toute façon, pas requise.
Son éventuel refus de quitter les lieux ne devrait pas non plus poser un réel problème pour la suite. D’une part parce que “vous n’avez pas besoin” de la Maison Blanche pour diriger le pays, ce lieu est “symbolique, ce n’est pas obligatoirement le siège du pouvoir”, a expliqué Joshua Sandman, professeur en sciences politiques à l’université de New Haven à The Independant.
D’autre part parce qu’une fois que Joe Biden sera président des États-Unis, il ne devrait avoir aucun mal à imposer au président sortant de quitter les lieux. Lorsqu’il aura prêté serment, il “aura le contrôle militaire, mais aussi du département de la justice et du gouvernement et pourra donc ordonner qu’on sorte de la Maison Blanche” le réfractaire, a expliqué Jennifer Rodgers, consultante justice de CNN. Sans aller jusque-là, c’est aux Services secrets, chargés de protéger le président des États-Unis, que reviendra la charge de faire évacuer les lieux à Donald Trump, précise BFM TV.
Colère contre ceux qui lui ont “tourné le dos”
Outre ses menaces de ne pas quitter la Maison Blanche, le président sortant serait surtout en train de fomenter contre ceux qui, à ses yeux, lui ont tourné le dos, rapporte le Daily Mail. Dans sa ligne de mire, la chaîne Fox News, mais aussi des républicains membres du Congrès ou même de son cabinet.
Il s’en est notamment pris sur Twitter au chef de fil du parti républicain au Sénat, Mitch McConnell, qui a reconnu pour la première fois la victoire de Joe Biden le 15 décembre, après le vote du collège électoral. “Il est trop tôt pour abandonner. Le parti républicain doit enfin apprendre à se battre. Les gens sont en colère”, a commenté Donald Trump sous le lien d’un article du Daily Mail qui explique que les partisans du président sortant ont fortement critiqué Mitch McConnell.
Le procureur général William Barr, qui vient d’annoncer sa démission, était également dans le viseur de Donald Trump depuis que le Wall Street Journal a révélé qu’il avait empêché que l’enquête sur les finances d’Hunter Biden (le fils de Joe Biden) ne soit rendue publique avant l’élection présidentielle.
Une revanche dans les urnes ?
Loin des petites manigances et des critiques sur Twitter, c’est dans les urnes que Donald Trump pourrait connaître une vrai revanche. Et bien plus tôt qu’en 2024. Le 5 janvier aura lieu, dans l’État de Géorgie, le deuxième tour d’une élection sénatoriale partielle. Si les deux sièges en jeu sont remportés par les républicains, le parti garde la main sur le Sénat. S’ils sont gagnés par des démocrates, le Sénat arrive à une égalité parfaite, et c’est à la vice-présidente nouvellement élue, Kamala Harris, de départager les votes, précise Le Journal de Montreal.
Cet État du Sud-Est est d’ordinaire républicain, mais il a basculé pour la première fois depuis 1992 du côté démocrate lors de l’élection présidentielle du 4 novembre dernier. Quel que soit le résultat, il ne remettra de toute façon pas en question la victoire de Joe Biden. Cependant, une majorité républicaine au Sénat serait une grosse épine dans le pied du nouveau président démocrate, puisque cela signifie devoir négocier avec les membres de la chambre haute, dont l’approbation est nécessaire pour chaque loi, mais aussi chaque nomination de juge ou de ministre, précise RTL. Un revers qui ferait sans doute plaisir à Donald Trump.