La CEDEAO vient d’infliger des sanctions d’une gravité extrême au Mali…

Date:

Bruno-dErneville© Malick MBOW
La CEDEAO vient d’infliger des sanctions d’une gravité extrême au Mali, en ce 9 janvier 2022 à ACCRA. L’objectif affiché est de faire faire établir par la junte de transition (Président Assimi GOITA) un programme remettant aux civils le pouvoir dans un délai assez rapide. Le choc semble provenir de ce que la junte ait proposé un retour à la normale dans 5 ans du fait de l’insécurité et de l’occupation d’une partie de son territoire par des rebelles. Cette décision de la junte est partagée par une partie de la population réunie au sein d’Assises Nationales.
Quel est donc le problème des autorités de la CEDEAO ? Ne reconnaissez vous plus l’Etat Malien ? C’est à se demander si vous savez encore ce qu’est un Etat ! En droit public un Etat est une Unité SOUVERAINE, formée par des populations vivant sur un TERRITOIRE DEFINI et RECONNU comme une organisation juridique et politique de la société internationale. Comment osez vous donc geler les avoirs de cet État auprès de la BCEAO ? Leurs biens monétaires sont leur patrimoine inaliénable ! Votre décision aurait été justifiée si la junte était une organisation étrangère au Mali, ou illégitime au Mali, ce qui n’a aucun sens. Sachez qu’en dernier ressort c’est bien le peuple malien qui est aux commandes sur leur terre du Mali et si ce dernier souhaitait abréger la direction de cette junte, elle ne tiendrait pas un seul jour de plus. La démocratie, ce n’est pas seulement le pouvoir par des civils, mais par toute organisation légitimée par son peuple ! Respectez donc ce peuple courageux qui souhaite sécuriser son territoire avant de parler élections. C’est bien une question de bon sens ! Vous souvenez vous du kidnapping en pleine campagne de Soumaila Cisse ? Pourquoi donc vouloir forcer ces braves Malien à aller vers des élections au prix de leurs vies ? Deux ans ou cinq ans ce n’est rien dans la vie d’une Nation. S’il faut cinq années pour sécuriser son territoire nous devons le lui accepter. Les civils devraient, à mon sens négocier pour partager le pouvoir en se limitant exceptionnellement à des fonctions economiques, sociales ou toute autre fonction convenue d’avance. Ainsi le gel des avoirs du Mali auprès de la BCEAO apparaît comme un racket pur et simple qui peut inciter ce peuple a prendre son indépendance monétaire. Bref vous prenez ainsi le risque de morceler un peu plus notre union monétaire déjà sujette à caution du fait de son illégalité actuelle (convention du CFA expirée depuis un an). Quant aux autres décisions prises à l’encontre du Mali, les peuples de la CEDEAO ne vont sans doute pas y adhérer : fermer les frontières ? Qui peut l’imaginer ? Rompre les relations diplomatiques me semble tout aussi hasardeux car nos peuples ont des liens d’une telle profondeur qu’ils vont très vite contourner les obstacles diplomatiques pour assurer le continuum de leurs relations mutuelles.
En définitive vous, autorités de la CEDEAO venez de vous isoler davantage de vos peuples qui ne manqueront pas de vous le faire savoir par l’inapplicabilité de la quasi totalité de ces décisions.
Bruno d’ERNEVILLE
Président du PAC

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

+ Populaires

Articles similaires
Related

Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit
Share with your friends










Submit