Une statue du premier ministre japonais avec une prostituée tend les relations entre Tokyo et Séoul

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Portrait d'un Anonymous © Malick MBOW
Portrait d’un Anonymous © Malick MBOW

L’œuvre représenterait Shinzo Abe agenouillé devant une «femme de réconfort», allusion à l’exploitation sexuelle de Coréennes dans des maisons closes japonaises pendant la guerre et depuis.

Par  et agence Reuters
Le directeur du jardin botanique qui a fait installer la statue à Pyeongchang, a expliqué que celle-ci était un symbole de l'expiation, et ne représentait pas Abe en particulier.
Le directeur du jardin botanique qui a fait installer la statue à Pyeongchang, a expliqué que celle-ci était un symbole de l’expiation, et ne représentait pas Abe en particulier. DAEWOUNG KIM / REUTERS

Voici une statue que le premier ministre japonais irait bien déboulonner lui-même. Le gouvernement nippon a exprimé sa colère mardi en réponse à une sculpture coréenne représentant ce qui semble être Shinzo Abe, agenouillé devant une femme de réconfort, nom donné aux prostituées coréennes forcées à travailler au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pour Yoshihide Suga, secrétaire général du Cabinet japonais, cette offense constituerait une «impardonnable» violation du protocole international. «Si ces informations sont avérées, alors cela aurait un impact non négligeable sur les relations entre le Japon et la Corée», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Tokyo.

Kim Chang-ryul, qui a fait installer la statue dans son jardin botanique de Pyeongchang, a expliqué qu’elle était un symbole de l’expiation et ne représentait pas Abe en particulier. «Mais elle peut tout à fait concerner Abe», a-t-il dit à Reuters de la statue baptisée Expiation éternelle. Le ministre des Affaires étrangères coréen n’a pas souhaité commenter, affirmant qu’il s’agissait d’un acte imputable à un citoyen et pas à l’État.

Sujet sensible au Japon

Le sujet des femmes de réconfort, des Coréennes pour la plupart forcées à travailler dans des maisons closes japonaises pendant et après la Seconde Guerre mondiale, est un motif de dispute depuis plusieurs années entre les deux pays. La question du dédommagement de ces victimes d’exploitation sexuelle a longtemps été une épine dans le pied du gouvernement japonais de Shinzo Abe, en fonction depuis décembre 2012.

Tokyo estime le problème «définitivement résolu» après la signature d’un accord entre Abe et le président sud-coréen Park Geun-hye en 2015. Le Ppemier ministre s’y excusait et promettait de dédommager les survivantes grâce à un fonds spécial. Mais le gouvernement de l’actuel président coréen, Moon Jae-in, a jugé que l’accord présentait trop de défauts et l’a donc annulé.

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