Le producteur musical américain de légende Phil Spector, est décédé samedi en prison, où il purgeait sa peine pour le meurtre de la comédienne Lana Clarkson, en 2003, a indiqué dimanche le Département pénitentiaire de Californie dans un communiqué. Le producteur de 81 ans connu pour ses méthodes innovantes, aux manettes derrière des succès comme l’album « Let It Be » des Beatles, est mort de « causes naturelles », ont indiqué les services pénitentiaires californien, précisant qu’une autopsie serait réalisée.
La chute à partir des années 1970
New-Yorkais d’origine, Phil Spector aura régné sur les années 60 et le début des années 70, enchaînant une série de tubes, de « Be My Baby » des Ronettes à « Give Peace a Chance » de John Lennon. Il aura inventé la technique dite du « mur de son », qui consistait à superposer plusieurs sons pour densifier la production, notamment de nombreux instruments. Phil Spector aura ainsi tiré partie des nouvelles possibilités techniques des studios durant les années 60, usant aussi de la réverberation ou du spill, un effet sonore obtenu par la captation d’autres sons dans le studio.
Après avoir produit « Let It Be », à partir des dernières séances d’enregistrement des Beatles, puis plusieurs albums solos d’anciens membres du groupe, Phil Spector a vu son étoile vaciller à mesure qu’avançaient les années 70. De revers musicaux en longs contentieux, il ne parviendra plus à retrouver le succès. Il sera aussi rattrapé par des troubles psychologiques chroniques, ses « démons », selon son expression. L’homme à la chevelure touffue était aussi connu pour sa passion pour les armes, se rendant régulièrement en studio armé.
Il fera reparler de lui en 2003, avec la découverte, par la police, du corps de l’actrice Lana Clarkson dans la demeure du producteur, à Alhambra, en Californie. Phil Spector affirmera que la quadragénaire s’était tiré elle-même une balle dans la bouche, une version taillée en pièces par l’accusation. A l’issue de deux procès, Harvey Phillip Spector, de son nom complet, avait été condamné, en 2009, à une peine minimum de 19 ans de réclusion.