Daft Punk, duo fondateur de la French touch, se sépare après 28 ans

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Portrait d'un Anonymous © Malick MBOW
Portrait d’un Anonymous © Malick MBOW

Créé en 1993 par Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, le duo emblématique met fin à une collaboration qui aura influencé toute une génération.

Le Monde

Publié hier à 16h57
Le groupe Daft Punk avait remporté cinq Grammy Awards en 2014, après son album « Random Access Memories ».
Le groupe Daft Punk avait remporté cinq Grammy Awards en 2014, après son album « Random Access Memories ».

ROBYN BECK / AFP

« 1993-2021 ». Le message déchirera le cœur de centaines de milliers de fans. Après avoir fait danser la Terre entière pendant près de vingt-huit ans, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont annoncé lundi 22 février mettre fin à leur duo : Daft Punk.

C’est par une vidéo sobrement intitulée Epilogue et publiée sur leur compte YouTube que les deux Français ont annoncé leur séparation. Une information confirmée par leur attachée de presse à l’Agence France-Presse (AFP). La vidéo de près de huit minutes reprend un extrait de leur film Electroma (2008), dans lequel les deux musiciens casqués explosent tour à tour en plein milieu d’un désert. « Hold on, if love is the answer, you’re home », entend-on à la fin, reprenant un passage de leur morceau « Touch » sorti en 2013 sur Random Access Memories, leur dernier album.

A l’époque, leur morceau « Get Lucky », avec Pharell Williams et Nile Rodgers avait fait le tour du monde, augmentant encore leur stature de stars de la musique électronique. L’année suivante, en 2014, les Français avaient remporté cinq Grammy Awards, dont celui de l’album de l’année.

Sur leur dernier album : Daft Punk, une marchandisation orchestrée avec maestria

Plus grands ambassadeurs de l’électro française

Formé à Paris en 1993, le duo Daft Punk avait adopté ce nom après que Dave Jennings, journaliste du magazine britannique Melody Maker, eut qualifié cette même année le premier single de leur précédent groupe, Darlin’, de « daft punky trash » (difficilement traduisible par « bouse bête et pourrie »).

Après la sortie du single « Da Funk », dont le clip sera réalisé par Spike Jonze, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sortent leur premier album, Homework, en 1997. Un disque qui leur permet de s’imposer rapidement comme les pionniers de la French touch. Véritable hommage à la house de Chicago, Homework comporte leur premier tube « Around the World », avec lequel ils acquièrent une notoriété internationale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Les 25 ans de la French touch

En 2001, leur deuxième album, Discovery, recycle les années 1980, la pop et la disco. Porté par les inépuisables « Veridis Quo », « One More Time » ou « Harder, Better, Faster, Stronger », l’album est un succès. Souvent imité, il façonne la musique du début des années 2000. Plus sombre, leur troisième opus, Human after all (2005), sera en revanche un échec critique et commercial.

Cela faisait quatorze ans que les deux musiciens, amis depuis le lycée, ne s’étaient plus produits en concert, sinon pour de très rares apparitions lors de cérémonies télévisées. Dès leurs débuts, les deux Français ont fait du marketing une composante intégrée à leur processus créatif, avec une idée simple : cultiver la rareté et le mystère. Les membres de Daft Punk ne montrent jamais leurs visages, vont peu à la télévision et sortent peu de disques. Résultat, chacune de leurs apparitions est un événement et leurs casques de robot sont devenus une marque immédiatement identifiable.

Leur anonymat était d’ailleurs un running-gag du film Eden, de Mia-Hansen Love. Alors que leurs disques sont diffusés partout, les deux jeunes hommes ne peuvent rentrer dans les soirées parisiennes où ils sont invités, car les physionomistes à l’entrée ne connaissent pas leur visage.

Lire l’enquête : PNL, Daft Punk, Banksy, Ferrante… : pour créer heureux, créons cachés

Ces dernières années, le duo parisien, plus grand ambassadeur de l’électro française, s’était contenté de collaborer avec le Canadien The Weeknd pour deux titres, Starboy et I Feel It Coming, avant de produire le morceau Overnight du groupe australien Parcels.

A la fin de janvier, une pépite a resurgi. Deux cassettes contenant l’enregistrement d’un DJ set inédit de Daft Punk le 18 novembre 1995 au club Le Privé, près d’Avignon, ont été retrouvées par hasard au fond d’un carton par le fils de l’ancien propriétaire de la discothèque.

Le Monde

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