Pour Julien Bayou, « Emmanuel Macron perdra contre Marine Le Pen »

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Portrait d'emmanuel MACRON - Président de la République de France © Malick MBOW
Portrait d’emmanuel MACRON – Président de la République de France © Malick MBOW
Portrait de Marine LE PEN - Secrétaire générale du Front National © Malick MBOW
Portrait de Marine LE PEN – Secrétaire générale du Front National © Malick MBOW

Une sortie qui intervient dans un contexte où l’exécutif tape fort sur les écolos et où l’efficacité d’un barrage en 2022 est contestée.

AFP
Julien Bayou photographié lors de ses vœux à la presse le 21 janvier à Paris

POLITIQUE – Et si le barrage contre l’extrême droite ne fonctionnait pas? C’est l’hypothèse formulée ce samedi 27 février par le leader d’Europe Écologie Les Verts Julien Bayou. Dans un entretien accordé au Point, le candidat écolo à la présidence de la région Île-de-France prédit une victoire de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron en 2022, en cas de deuxième tour sous forme de match retour.

“En 2021, Marine Le Pen est considérée trop molle par le ministre de l’Intérieur d’un gouvernement qui se veut seul rempart contre le Rassemblement national. En 2021, une ministre de l’Enseignement supérieur envisage de remettre en cause la liberté académique. La réalité, c’est qu’Emmanuel Macron est celui par qui le RN peut arriver demain au pouvoir”, explique-t-il, dans la lignée de l’analyse qu’il avait faite pour Le HuffPost fin janvier.

Citant les sondages révélant la réduction d’écart entre les deux finalistes de 2017, Julien Bayou estime que la “politique inégalitaire” menée par le gouvernement peut provoquer “un basculement” et conduire l’extrême droite à prendre le pouvoir. “Il suffirait que la majorité remette sur le tapis la réforme des retraites pour que Marine Le Pen redevienne favorite à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, il n’y a que deux forces qui peuvent gagner contre elle: la droite et nous, les écologistes. Emmanuel Macron perdra contre Marine Le Pen”, analyse le chef d’EELV.

“Ils préfèrent la victoire de Le Pen”

Une sortie qui, sans surprise, fait hurler chez LREM, tant la formation macroniste se perçoit comme le seul rempart face au péril lepéniste. Pour le député de l’Eure Bruno Questel, Julien Bayou et sa formation rejoignent “le camp des complices” du RN. “Ces dirigeants de l’écolo-sectarisme qui ne cachent même plus qu’ils préfèrent la victoire de Le Pen”, renchérit son collègue du Cher François Cormier-Bouligeon. Il faut dire que le pronostic fait par Julien Bayou tombe dans une séquence où l’exécutif met lui-même en scène son mano a mano contre les écologistes, à l’image de la polémique des menus sans viande servis à la cantine de Lyon lancée par plusieurs ministres.

Une séquence qui n’a pas convaincu tout le monde au sein du gouvernement. “Cette polémique me fait honte. C’est du débat de cour d’école, sans mauvais de jeux de mots. On s’est nous-même mis dans un piège, car celui qui ressort victorieux de cet épisode c’est le maire de Lyon, car on apparaîtra toujours moins disant sur l’écologie”, s’agaçait auprès du HuffPost un conseiller ministériel en fin de semaine.

Et alors que l’exécutif assume de taper fort sur les écologistes et la gauche, notamment via les procès en “islamo-gauchisme”, un doute s’installe à gauche sur la pertinence du barrage contre Marine Le Pen en 2022, à l’image de cette enquête publiée en Une de Libération ce samedi. Une série de témoignages d’électeurs de gauche, lesquels affirment qu’ils ne glisseront pas un bulletin Macron en cas d’un nouveau duel en 2022.

Ce qui, une fois encore, a fait bondir plus d’un élu LREM. “Je n’ose penser que le peuple de gauche déciderait de soutenir Le Pen et ses idées. Je refuse de croire que la Une de “Libé” reflète le choix de cette gauche qui a été à la pointe des libertés et des grandes avancées de notre pays”, a réagi le sénateur LREM Xavier Iacovelli.

“Quelques militants et des élus de gauche imaginent leur retour au pouvoir après l’éventuelle élection de Marine Le Pen”, s’offusque (encore) Bruno Questel, avant d’alerter les siens en reprenant sans le vouloir le slogan de la présidente du RN: “Réveillez-vous”. À noter que chez LREM tous ne partagent pas cette indignation. “Facile de critiquer cette une ‘provoc’ de Libération mais plus difficile d’admettre que l’édito de Dov Alfon pointe une vérité qui dérange. Beaucoup d’électeurs de gauche sont déstabilisés par une gestion de crise qui peine à définir un projet politique progressiste pour le temps long”, estime pour sa part Jean-Michel Mis, député LREM de la Loire.

 

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