ÉCRIRE AU MILIEU DES CRIS

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 Portrait de Felwine SARR
PAR FELWINE SARR

EXCLUSIF SENEPLUS ET SUD QUOTIDIEN – La parole nécessaire de Mbougar Sarr face à ceux qui ferment les yeux sur la maltraitance des enfants, sur les violences conjugales et qui se piquent quand quelqu’un ose affirmer l’inaltérable dignité des humains

Felwine Sarr  |   Publication 22/11/2021

Il fallait attendre que la clameur s’apaise quelque peu et que les cris stridents qui avaient irrité nos oreilles s’estompent, pour que nous prenions la parole.

De quoi s’agit-il ? Un jeune écrivain sénégalais de 31 ans qui écrit un roman majestueux, La Plus Secrète Mémoire des Hommes, qui est son quatrième opus, qui reçoit le plus prestigieux prix littéraire en langue française, le prix Goncourt, un siècle après le Guyanais René Maran en 1921. Après une première salve de félicitations unanimes, mâtinées de fierté nationale, les cris d’orfraie d’une frange de nos concitoyens qui l’accusent de tous les maux de Nubie, retirent leurs félicitations, le vouent aux gémonies en ressortant des placards son précèdent roman, De purs hommes, qui n’avait pourtant pas fait débat à sa parution en 2018ainsi qu’une satire de jeunesse qu’il avait écrite, et prétendent qu’il a obtenu ce prix pour s’être fait le chantre de l’homosexualité, de l’aliénation culturelle et je ne sais quelle autre supposée plaie d’Égypte…, bref le charivari habituel. Ces derniers entretiennent savamment une confusion sur le livre primé, par des collages de textes destinés à nourrir les amalgames, mais surtout, par un procédé désormais connu, évacuent son travail littéraire et le sens de celui-ci, pour ramener leurs obsessions complotistes et leurs complexes victimaires au cœur de ce que l’on ne pourrait qualifier de débat tellement la parole qui la porte est indigente, fausse, mensongère et superficielle.

Une éthique dégradée de la parole semble hélas être le signe de nos temps. Les nouveaux lieux d’une expression censée être ouverte, libre et démocratique, que sont les réseaux dits sociaux, sont devenus dans leur versant obscur, des dépotoirs de la haine ordinaire, des espaces de procès sans appels et des lieux d’exécutions sommaires. Une cohorte de bourreaux en mal d’emploi y organise la vindicte populaire et la lapidation jouissive ; souvent y règle leurs comptes avec la société ou avec le vacuum de leur propre existence.

Faut-il répondre sur le fond, expliquer que le Goncourt ne prime pas une œuvre littéraire ni un parcours, mais un livre, que les jurés dudit prix pour la plupart ignoraient les précédents romans de Mbougar, que leur géopolitique était surtout littéraire. Allons-nous primer un roman classique ? Un texte complexe aux récits enchevêtrés ? Quels imaginaires nouveaux ces textes finalistes véhiculent-ils, sont-ils écrits dans une langue singulière, que disent-ils aux temps qui sont les nôtres ? Tels étaient leurs questionnements.

Faut-il expliquer tout ceci aux oreilles qui n’entendent pas et opposer des arguments rationnels et des faits à ceux dont les motivations profondes se logent hors de la raison et de la réalité nue ?

Il se joue au sein de notre société une bataille culturelle, menée par ceux qui estiment détenir la clef d’une authenticité sénégalaise sinon africaine ; chantres d’un récit, d’une eschatologie, d’un costume, d’une langue, d’un oratorio, d’une vision monochrome et souvent dichotomique du monde avec d’un côté les bons, et les méchants de l’autre. Ceux-là sont rejoints par une horde de nativistes identitaires qui refusent aux autres les inculturations qu’ils ont pourtant eux-mêmes opérées avec les éléments d’une culture venue d’ailleurs. S’y ajoutent, agglutinés et hallucinés, une foule de poujadistes qui réduisent le réel à la surface de leur propre dimension et demandent à tous d’habiter ce monde étriqué qu’ils proposent.

Les peuples du monde pratiquent pourtant depuis l’aube de l’humanité l’assimilation créatrice d’éléments venus d’ailleurs tout en restant eux-mêmes, en se métamorphosant et en se réinventant. Et les gardiens d’un temple longtemps défraîchi voudraient nous empêcher de faire notre miel de tous nos héritages, y compris parfois par une étrange haine de soi, de notre part négro-africaine. Cette même haine de soi rend suspecte toute reconnaissance de l’un des nôtres, venue d’ailleurs. Celle-ci ne peut-être le fait simple du talent du récipiendaire, celui-ci aurait forcement vendu son âme au diable.

Voici une société qui ferme les yeux sur la maltraitance de sa petite enfance, sur ses violences conjugales, ses incestes, sur l’exploitation et le piétinement du plus faible, sa fureur et sa violence quotidienne, et qui se pique quand quelqu’un ose affirmer l’inaltérable dignité des humains.

De tous ces maux, nous avons notre part de responsabilité. Pour avoir laissé pendant des années le champ libre à la propagande furieuse, à la réduction du réel et à la non-pensée. Pour avoir assisté sans rien faire à la dégradation de la parole, notamment plurielle. Pour avoir laissé dépérir les lieux d’éducation, d’édification et de culture de l’âme et de l’esprit. Pour n’avoir rien dit lorsque des censeurs autoproclamés se sont permis de nous dicter que voir, que lire, que comprendre, …. Pour avoir passivement assisté au désarmement moral de la société.

Depuis quelque temps, sous nos cieux, des censeurs prétendent indiquer le partage du visible, du sensible, de l’intelligible, de ce qui de nos vies est montrable ou pas. Du haut de leur monticule, ils tentent d’ériger leurs frayeurs en normes pour le grand nombre. C’est toujours ainsi que les fascismes commencent. Quelques individus terrorisent la foule et on les laisse faire. Sidérés, paresseux, trop occupés, on retarde le moment d’affronter la bête qui deviendra immonde un jour si on ne l’arrête pas à temps. Le désastre qui nous guette et qui déjà projette son ombre, est celui de la démission de la pensée et de la créativité, lorsque celle-ci, intimidée par la violence verbale et symbolique, déserte nos espaces quotidiens. C’est à cette nuit-là qu’il ne faudra pas consentir.

La littérature n’est pas la littéralité ; elle est écart. C’est une cérémonie qui initie les lecteurs aux secrets de l’existence. Un écrivain est quelqu’un qui décide de prendre la parole pour révéler ses mondes intérieurs, la réalité telle qu’elle est et non telle que certains aimeraient qu’elle soit. S’adresser à ses semblables dans l’intimité de leur solitude, révéler les mondes que portent les individus dans leurs contrastes, leurs tensions existentielles, leur casuistique intime, et dire ce qui fait de nous des humains ; ni anges ni démons, mais oscillant entre lucidité et ferveur. Un écrivain n’est pas là pour conforter l’ordre établi ou la moraline dominante, il révèle les infinis possibles de la vie et de l’existence, qu’il fait advenir à notre conscience et ainsi, élargit notre réalité et nous fais habiter un monde plus vaste.

Qu’un écrivain de 31 ans ait eu le courage et la lucidité, dans l’un de ses ouvrages, de tendre un miroir à une société qui se dit pieuse et pétrie de valeurs, mais qui déterre les corps d’individus accusés ou suspectés d’homosexualité, les profane, violente leurs cadavres, les traîne dans la rue et refuse l’ultime dignité d’une sépulture à un être désormais défunt, oubliant qu’enterrer nos morts, c’est ce qui fait de nous des humains, est salutaire pour nous tous. Écrire c’est rendre proche nos semblables, en reconnaissant leur humanité. Écrire, c’est parfois rappeler aux humains leur part lumineuse.

Que répondre aux cris, aux éructations d’individus qui n’ont pas lu, ne savent lire, ne veulent lire et n’ont pas besoin de lire pour clouer au pilori, et qui craignent de se laisser habiter par l’inquiétude de la pensée et le tremblement (vacillement) de leurs certitudes. Que répondre à ceux qui ne savent pas passer du cri à la parole ?

Répondre serait reconnaître la légitimité de leur tribunal auto-institué d’inquisiteurs aux passions tristes. Ne peuvent réellement converser que ceux qui ont creusé dans la solitude de leur antre et y ont trouvé quelques lueurs à partager. Autrement le dialogue est sans poids. Comment alors parler sans affaiblir la parole ?

Nous écrivons pour éviter que par saturation de l’espace, la mauvaise parole ne finisse par définitivement chasser la bonne. Il y a dans ce pays et ce continent des jeunes gens qui rêvent d’écrire, de créer, de penser la vie et le monde, d’en explorer les richesses infinies. C’est à eux que s’adresse ce texte. Que nul n’effraie leur esprit et n’inhibe leur génie créateur.

On ne préserve pas les valeurs d’une société. Il n’y a que les valeurs fragiles (pas assez ancrées en nous) qui réclament qu’on les défende. Les valeurs justes se vivent, s’incarnent, silencieusement se donnent en exemple ; elles inspirent. Et là les humains les imitent et tentent de se les incorporer, éclairés et éblouis par leur sillage lumineux. Parce qu’au fond, si ces thuriféraires étaient assez ancrés dans la part lumineuse de leurs héritages, ils ne craindraient pas les autres cultures, y compris leur part ombrageuse. Leur lumière serait dévoreuse d’ombre. On ne défend que les valeurs que l’on a déjà perdues. Celles-ci ne hurlent pas au cœur de la nuit. Elles parlent délicatement à nos oreilles.

Ici, que l’on ne s’y trompe pas, la vertu se trouve du côté de Mbougar Sarr. Heureusement pour ce pays que demeurent des foyers ardents de production d’éthique et d’excellence. Les valeurs de jom, de fulla et de dëggu du pays profond et l’excellence et la rigueur du Prytanée militaire de Saint-Louis, ont trouvé à s’incarner chez ce jeune homme de 31 ans, droit dans ses bottes, lucide, talentueux et courageux. Il nous rappelle à nos honneurs perdus et à nos rêves longtemps désertés. Il s’agit pour nous de nous déterminer en toute conscience et de choisir le versant de l’humanité que l’on souhaite habiter. Nous n’avons pas besoin d’être nombreux pour cela, il nous faut juste être résolus et peut-être sauverons-nous ce pays de l’obscurité qui le guette.  Il s’agit de tenir ferme le front de la liberté de créer, d’imaginer, de penser et de dire.

Qu’il est important pour une jeunesse d’avoir des figures de l’excellence ! Lorsque nous étions adolescents et que nous rêvions de l’esprit, nous avions comme modèles des ainé(e)s qui réussissaient brillamment dans les humanités et les sciences dures partout dans le monde. La rumeur nous faisait parvenir leurs noms et leurs cursus, nous savions qu’untel était major de sa classe préparatoire, un autre de Polytechnique ou de l’EPT de Thiès, d’autres excellaient au MIT, au Japon, à L’École militaire de santé, untel encore avait raflé tous les prix au concours général, un autre était champion de Génies en herbes. Ils venaient de nos villes, de nos campagnes et de nos quartiers, et avaient humé les mêmes saisons que nous et, par analogie et métonymie, nous pouvions donc faire comme eux et rien ne nous était interdit.

Dans la circulation des représentations du monde, l’Afrique a souvent eu la part congrue. Ce roman contribue à la dissémination de nos imaginaires et de nos élans existentiels aux quatre coins du monde. La Plus Secrète Mémoire des Hommes sera traduit en une quarantaine de langues. Aujourd’hui, il est en tête des ventes dans tout l’espace francophone. Pour les lettres sénégalaises et africaines, pour la circulation de nos imaginaires et leur capacité à affecter le monde (pas seulement à être affecté par lui), c’est une bonne nouvelle, qui en augure d’autres.

La vraie source de l’écriture est la mort. L’écrivain le sait. L’auteur a déjà généreusement écrit quatre romans dans lesquels il a pris souverainement la parole et altéré l’existant en creusant le sillon de sa voix singulière. Désormais, le monde devra faire avec. D’ailleurs, il rappelle dans une récente interview trois choses : «d’abord, le roman n’est pas un espace idéologique, mais un espace de fiction, de liberté et de questionnements ; ensuite, employer la forme romanesque pour « parler » d’un sujet, même tabou à l’intérieur d’une société, ne signifie pas le promouvoir ou le défendre ou l’encourager, mais l’interroger, en questionner les enjeux politiques, philosophiques et existentiels par la fiction ; enfin, la liberté et l’indépendance dans la création sont des valeurs sacrées pour un écrivain».

Dans La Plus Secrète Mémoire des Hommes, TC Élimane après avoir longtemps erré et cherché sa vérité dans l’écriture et dans le monde, revient en pays sérère à la fin de sa vie et y trouve la paix, en y reprenant sa place et y jouant son rôle d’ancien et de Yaal Mbin. Cet épilogue dit tout sur la matrice de sens et de sérénité existentielle que constitue ce lieu pour l’auteur et la place qu’il accorde au pays natal dans le commerce des imaginaires, et comme lieu d’élection. Il faudrait pour cela avoir lu et compris (ou deviné) les 460 pages du roman.

Mbougar n’a ni à se justifier ni à clarifier quoi que ce soit. L’élevé ne défère pas à la barre de l’inférieur. Écrire est une aristocratie de l’esprit et une forge incessante de notre humanité, et ce pays en a grandement besoin.

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      La réponse de votre part, Felwine, aux attaques faites à Mbougar dont vous avez co-édité son dernier roman publié et primé, est venue à son heure. Et je pense que vous l’avez bien défendu.
      Lyncher un écrivain ou un sénégalais qui parle de l’homophobie et de l’homosexualité dans son roman qui s’inscrit dans son pays,c’est complètement absurde! Et ces personnes qui l’insulte à longueur de journées, je me demande où étaient-elles quand Ahmed Khalifa Niass a dit qu’il ya eu au Sénégal des gays parades dans le temps et que les confréries religieuses avaient des représentants lors de ses manifestations, pour une raison de tolérance.
      Que reproche t-on à Mbougar ? D’avoir écrit que l’homosexualité à toujours existé en Afrique, de dire que les homosexuels étaient tolérés dans la société sénégalaise à une certaine époque et qu’il appelle à la tolérance vis à vis de ces derniers. En quoi est-ce monstrueux ses dires!?
      Et dire que ses détracteurs le jugent par rapport à leur religion et leur tradition comme si ils étaient des experts des questions religieuses et traditionnelles.
      Chacun devrait s’occuper de ses péchés au lieu de révéler ceux des autres.
      Mbougar est à mon avis l’intellectuel sénégalais le plus courageux pour avoir abordé le thème de l’homosexualité et de l’homophobie au Sénégal.
      Bravo pour son courage !!

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      Il est en effet magnifique ce texte de Mr. Sarr. Comme d’habitude devrais-je dire. L’obscurantisme qui ne cesse de gagner du terrain au Sénégal et dans plusieurs pays d’Afrique est effrayant. Ce qui est triste cependant, c’est de n’entendre que peu de voix comme celle de Felwine Sarr. Que sont devenus les combattants de la liberté dans tous nos pays africains ? Pourquoi sont-ils tous aphones ? Pourquoi Achille Mbembe, Bachir Diagne, Boris Diop, et autres Ngũgĩ wa Thiong’o, Soyinka mais surtout les jeunes, Marie Ndiaye, David Diop, Leonara, Tidiane Ndiaye, Fatou Diome, etc ne prennent-ils pas la parole pour élever le débat et mobiliser les troupes de la pensée. Que se passe t-il ? Où sont passés leaders de la société civile ? Et les quelques leaders politiques un tant soit peu honnêtes, pourquoi se taisent-ils ? J’ai lu ce texte cette nuit mais avec un autre titre. Les hurlements de la meute (ou Les cris de la meute, je ne sais plus) que j’ai retrouvé ce matin dans mon journal Sud Quotidien. C’est dommage que votre site ait changé le titre. Celui de Sud est meilleur à mon avis. Ce nouveau titre est un zeste prétentieux dans la mesure où il isole l’écrivain de la foule. Et c’est bien cela la base de la suspicion du grand public vis-à-vis des intellectuels dans nos pays. Parce que nos intellectuels restent dans des perspectives individualistes, souvent de carrière et ne s’engagent pas dans l’espace public pour la transformation sociale. Certains me diront que leur contribution est ailleurs. Et moi répondrais, l’être n’est pas unidimensionnel, il évolue dans plusieurs espaces en même temps. Se cacher dans un coin de chambre alors que la maison s’effondre n’est pas un argument de courage et porteur de dignité. Espérons que nous les femmes, en général plus courageuse, nous prendrons plus nos plus et nos micros pour nous faire entendre et faire reculer ce vent féodal qui souffle de plus en plus fort dans notre pays.

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      Merci pour ce texte magnifique qui replace la littérature à sa place de liberté, de création, de résistances. je travaille sur la co-présnece des langues et des imaginaires dans l’écriture littéraire et j’adhère à votre analyse! . Un livre admirable et un jeune homme d’une incroyable lucidité sur la création littéraire

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      Le roman ne parle à personne sauf au public français dont l’auteur semble vouloir ardemment gagner la reconnaissance depuis tant d’années.
      Heureusement que le public sénégalais qu’on a voulu piéger en lui trouvant un nouvel héros littéraire a très vite rejeté l’escroquerie Mbougar sarr.
      Ce que j’ai retenu des différentes réactions du public, c’est que pour les sénégalais, ce qui importe c’est moins l’auteur ou le roman couronné mais la personnalité de l’auteur. La question est tout aussi simple que fondamentale : qu’est-ce qui nous lie à Mbougar Sarr à part ses dents nacrées symbole de sa présence physique au Sénégal? La réponse qui apparaît le plus est sans appel: rien. Le lien intellectuel est introuvable.
      Depuis 2013 nous savons qu’il s’est fait une religion de rejet envers les sénégalais. Dans sa transmutation identitaire on l’a vu presque prendre fait et cause pour la statue Faidherbe (2020), reprendre les clichés islamophobes des occidentaux dans terre-ceinte (2014), sans oublier sa fameuse charge de Bercy : « Yeux imbéciles, insoutenables pics de hideur, ridicule pompe de certaines mises, fantaisies d’autres, rires tonitruants, diarrhées verbales, moyenne du quotient intellectuel des rames en chute libre : ce sont des sénégalais. »
      Après quelques heures d’euphorie donc les sénégalais ont rapidement découvert que c’est la soumission littéraire qui a été récompensée. Mbougar sarr c’est une production littéraire qui s’accommode, suit et accompagne l’agenda géopolitique (immigration, terrorisme) et socio-culturelle de sa nouvelle patrie. L’appropriation médiatique et zélée du prix par les LGBT (élément que l’auteur a sciemment occulté) a renforcé le sentiment de rejet d’une production littéraire au service d’une certaine cause et finalement d’autres identités. Ce qui fait apparaître chez beaucoup que le prix comme une récompense rétroactive « des purs hommes », une œuvre révisionniste de nos rapports avec cette catégorie humaine déviante.
      La nature a horreur du vide. Si on ne fait pas de la littérature africaine on fera la littérature des autres ou selon les autres, d’où le gout systématique de l’auteur à décrire les scènes érotiques, sans compter sa propension par exemple à associer le nom de Dieu ou Allah en parlant de sexe. Une culture du blasphème dans laquelle se retrouve naturellement ses lecteurs français.
      Au total, esquiver l’ assignation identitaire pour reprendre une précédente ligne de défense ridicule n’a réussi que par

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      Mbougar s’incrit dans cette littérature dite universaliste qu’il assume. S’il ya des sénégalais qui n’aiment pas ses écrits, qu’ils n’en dégoûtent pas les autres. Et j’aimerais savoir ce qu’être africain de nos jours.

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    Ce qui me fait rire, ce sont ces littéraires qui veulent nous faire croire que la littérature est un art qu’on ne peut pas déchiffrer à moins d’être un initié…
    Dans de purs hommes, il a décrit des scènes qu’on fait en cachette au Sénégal, qu’on a jamais vu à la télé, donc qui ne reflètent pas notre quotidien.
    Mais si nous découvrons que le monsieur a dans le passé défendu la cause lgbtq, on a le droit de lui dire que ce qu’il veut ne passera pas.
    Quand la France interdit la polygamie mais autorise le libertinage et l’homosexualité, on a le droit de leur dire non. On ne veut pas de ça. Même si le Diable nous pousse à agir contre la volonté du tout puissant, on ne doit pas céder, surtout si nos actes vont pervertir des milliers de gens

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      Et en quoi défendre des personnes dites homosexuelles lynchées par des gens qui se disent musulmans, qui aiment son prochain est-ce un problème ?

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      Vous me permettez, vous écrivez Diable avec la première lettre en majuscule et le Tout Puissant tout en minuscule. Qu’on ne me traite point d’ignare, c’est important pour être souligné

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    Basta ! Felwine a sonné le CLAP de FIN des …CRIS !

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    J’espère aussi qu’il aura le même courage pour tendre le miroir à la société française. Jusque là, je ne vois des interviews de gendre idéal à la télévision française. Aussi, n’est-ce pas bien que tout le monde ne l’aimât pas ? les uns l’admirent, d’autres sont neutres à son sujet et certains ne sont pas d’accord avec lui. il n’y a rien de scandaleux.

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    Alidou Sawadogo, ce mineur de 15 ans qui a abattu le drone de l’envahisseur français à Kaya vient rappeler à tous ces littérateurs (comme les appelle Cheikh Anta diop) que la priorité est ailleurs et que la « littérature française sur l’afrique » ainsi la mystification d’une langue étrangère pratiquée par une minorité n’intéressent pas les peuples.
    Heureusement, avant même l’arrivée tardive de ton texte insipide et mystificateur, les senegalais se sont fait librement une opinion sur l’escroquerie mbougar, sans se laisser impressionner l’extraneité du prix en question.
    Ils sont passés à autre chose. Je commente pour tout ceux qui ont définitivement tourné la page mbougar sarr et qui réserve leur énergie intellectuelle aux questions d’importance fondamentale, très loin de la sous culture de l’homosexualité (des purs hommes) et du libertinage (PSMH).

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    Franchement, vous Avez tout dit, je disais, après avoir terminé la lecture du livre, que Mbougar Sarr est le Papa actuel de la littérature. Tellement l’histoire du roman est originale, unique en son genre et surtout surprenante. Je condamne fermement, toute personne qui critique un auteur sans avoir au préalable lu son œuvre. C’est une pure méchanceté que de faire un jugement sur un sujet qui nous est inconnu. Se mêler aux dires de la foule, c’est se noyer avec eux juste parce que leurs rires et leurs cris te font du bien. DIEU veille sur toi Mbougar Sarr, barke bapess, et je suis grave fier de Felwine Sarr aussi. Vous êtes des sérères et votre humanité est grande. La plus secrète mémoire des hommes, est le livre que j’ai le plus adoré depuis que j’ai commencé à lire en 2012.

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    Mbougar est écrivain délicat et très talentueux (dont j’ai lu le livre primé ) est suspect parcequ’il vient d’Afrique. Il est suspect parcequ’il est noir. Il est suspect parcequ’un grand prix littéraire habituellement chasse gardée des Blancs ne peut avoir été attribué à un Noir que par le fait de raison obscure.
    Qui de vous, qui n’avez rien accompli de grand, qui osez sans honte commettre vos pauvres avis sur un livre que vous n’avez pas lu, qui de vous ou de ce brillant jeune homme est digne de respect ?

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      Quelle est l’unité de mesure de la grandeur? Sauver des vies ? Soigner des malades ? Enseigner/Instruire ? Protéger des peuples ? Un médecin lamda vaudrait-il moins qu’un prix Goncourt. Sachons garder la raison. Apprécions à sa juste valeur le talent de Mbougar qui plus est à un âge très jeune, mais de figeons pas le temps (…).

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    Nos compatriotes franco-compatibles, nos ex-sénégalais sont pires les néocolonialistes français. Ces derniers viennent puiser parmi nos frères et sœurs les plus talentueux pour perpétuer la domination intellectuelle. Heureusement qu’une proportion non négligeable de nos talents refusera de se prostituer pour être un des éléments de la boite à outils des néocolonialistes français. Ne baissons pas la garde en face de ces faux frères et sœurs. Wa Salam!

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    ainsi felwine comme elie charles moreau,souleymane bachir diagne est un de ces sénègalais complexés en mal de reconnaissance pour des prix littéraires corrompus sans valeur ni saveur français ou autres du moment qu’ils soient occidentaux je n’ose imaginer ce qu’il seraient prêts à écrire et faire pour un nobel,la pseudo classe intellectuelle sénègalaise est pour une bonne part aussi corrompue que le reste de la sociétè sénègalaise

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    C’est ce qu’il faut se demander, comment le Sénégal et les sénégalais qui célébraient l’esprit, l’école, l’éducation, les diplômes, les prix bref toute forme d’excellence en sont arrivés à ce niveau d’animosité face à toute utilisation d’un cerveau, hormis celui de l’abrutissement et de l’enrichissement rapide de préférence illicite. On célébre l’argent et la bêtise. Mais surtout on se méfie mécaniquement de l’occidentalité tout en rêvant du confort occidental…
    Ce pays est devenu fou à cause de la démission des intellectuels qui ont arrêté de transmettre généreusement et démocratiquement le savoir, la culture, le culte de l’excellence, l’école à bon niveau et les chances égales d’accéder à la méritocratie dont ils ont bénéficié… ils ont surtout laissé le champs politique au médiocres parmi les plus médiocres. Ils ont laissé le champ libre à des gens qui n’auraient jamais du tenir une monarchie républicaine dans leur mains car ils n’ont pas le bagage pour, à part une voracité sans limites à s’enrichir et à corrompre l’ensemble de la société.
    La folie mediocratique s’est ainsi installée et son corollaire le nivellement par le bas pour que tout soit à leur hauteur.
    L’argent et la bêtise crasse, plus la célébration de valeurs bricolées pour certains, authentique mais radicalisées pour d’autres. Le pays va vers le point de rupture.
    Pour l’instant je vais acheter tout ce que je peux de l’œuvre de Mbougar, participer à le rendre si riche que les abrutis le trouvent « intéressant ». Pour les radicalisés peut-être L’argent de Mbougar pourra les calmer, si comme disait le 1er président de l’avènement de la Médiocratie « Chaque sénégalais a un prix ».
    Le prix Goncourt de Mbougar est notre prix à tous…

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