FAIRE MIEUX RAYONNER LE DAK’ART

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Portrait de Viyé DIBA © Malick MBOW

Le peintre sénégalais Viyé Diba préconise « une réflexion sérieuse » pour connecter davantage la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar à la population, en vue de donner à cette manifestation un cachet encore plus populaire

Publication 13/06/2022

Le peintre sénégalais Viyé Diba préconise « une réflexion sérieuse » pour connecter davantage la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art) à la population, en vue de donner à cette manifestation un cachet encore plus populaire.

« Il y a une réflexion sérieuse à mener pour » la « dimension populaire » du Dak’art, dont l’édition 2022, qui se déroule depuis le 19 mai dernier, prend fin le 21 juin prochain, a dit l’artiste dans un entretien avec l’APS.

« C’est très important », dit-il au sujet de cette réflexion à mener, ajoutant : « Le futur de la Biennale doit être de la connecter à la population, sinon cela n’a pas de sens ».

Il estime que s’il y a eu « beaucoup de gens » pour cette 14e Dak’Art, c’est parce qu’il y a une édition sautée, celle de 2020, à cause de la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus.

« Au niveau de l’attraction internationale, c’est vraiment le sommet du point de vue de la présence des gens et des spécialistes venant de partout », fait observer l’artiste visuel.

Il note que « du côté populaire, il y a un engouement senti, mais ils (les organisateurs) peuvent faire mieux. Ils ont fait un pas avec la musique qui a attiré pas mal de gens surtout les étrangers, qui voulaient voir les concerts ».

Des concerts avec de grands groupes et des musiciens tels que l’Orchestra Baobab, Xalam 2, le jazzman Alune Wade ou le Malien Sidiki Diabaté ont été organisés à l’ancien palais de Justice du cap Manuel, où se déroule la sélection officielle.

Viyé Diba estime que malgré tout, le Dak’art doit être « une Biennale des populations parce que c’est un espace d’éducation ».

« +Doxantu+, une exposition ouverte tout au long de la corniche ouest de Dakar et dont l’ambition est un plaidoyer pour un art plus présent dans l’espace public, a fait un pas essentiel » dans cette perspective, a souligné l’artiste. Il regrette d’autant plus qu’il y ait eu « un problème de communication autour de ce projet qui pouvait attirer plus de monde ».

« Les gens de la Biennale n’ont pas créé l’évènement autour de Doxantu pour attirer les populations à travers la communication, pour qu’il y ait une rencontre entre les artistes et la population, parce que le travail des artistes parle à la société », explique Viyé Diba, « Grand prix Léopold Sédar Senghor » de la Biennale de Dakar en 1998.

D’après lui, le statut de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar « n’est pas à la hauteur de son audience ».

Le statut du Dakart, vu son « envergure » et « l’organisation’’, « n’est pas à la hauteur de cette audience. Il y a un retard entre l’évènement lui-même, son statut et son mode d’organisation », fait remarquer l’artiste peintre, dont le voeu est de voir maintenu le caractère public de la manifestation.

« La Biennale de Dakar doit rester une biennale publique, elle ne doit pas être une biennale privée, parce que l’expérience des biennales privées, on l’a vue en Afrique du Sud, cela ne marche pas », contrairement à ce qu’on voit des biennales publiques, a-t-il fait valoir.

« Il y a un statut juridique de droit privé, cela existe. Il faut qu’on aille vers un conseil d’administration. Le secrétariat général est un travail administratif. L’art ne s’administre pas, cela s’accompagne. Il faut des initiatives appuyées par l’Etat dont le rôle est de soutenir », argumente Viyé Diba.

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