L’ÉQUILIBRE FRAGILE D’UNE NATION

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felwine sarr en conversation avec mamadou diouf
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Felwine SARR 2024© Malick MBOW

Entre traditions ancestrales et aspirations modernes, le Sénégal cherche à redéfinir son identité collective, au-delà du modèle « islamo-wolof » hérité de l’ère coloniale. Comment y parvenir ?

Publication 15/10/2024

Dans le dernier numéro de l’émission « Chroniques d’un temps politique » animée par Felwine Sarr, l’historien Mamadou Diouf offre une analyse perspicace de la construction et de l’évolution de la nation sénégalaise.

Au cœur de son propos, Diouf révèle comment le modèle « islamo-wolof », forgé durant l’ère coloniale, a jeté les bases de l’identité nationale sénégalaise. Ce modèle, loin d’être monolithique, a progressivement intégré diverses communautés et régions périphériques, créant un tissu social complexe et dynamique.

L’indépendance marque un tournant crucial dans la formation de l’imaginaire national. Des figures comme Léopold Sédar Senghor ont œuvré à la création d’un récit commun, s’appuyant notamment sur le concept de « parenté à plaisanterie » pour tisser des liens entre les différentes communautés.

Diouf souligne l’équilibre délicat qui caractérise la construction nationale sénégalaise : d’un côté, la reconnaissance des spécificités communautaires ; de l’autre, l’émergence d’une culture politique vernaculaire partagée. Cette dualité a permis l’instauration d’un espace public où les différentes composantes de la société peuvent interagir et négocier.

Aujourd’hui, le Sénégal fait face à des tensions qui entraînent un décalage entre les imaginaires traditionnels et les aspirations nouvelles, particulièrement celles de la jeunesse. Cette génération, ancrée dans le local mais ouvert sur le monde, redéfinit les contours de l’identité nationale.

Le défi qui se présente au Sénégal, et plus largement à l’Afrique, est de repenser le concept même de nation. Mamdou Diouf plaide pour des formes de gouvernance plus souples, capables de reconnaître la pluralité des communautés tout en s’inscrivant dans ce qu’il appelle le « temps du monde » – une universalité qui ne nie pas les particularismes.

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