Depuis les années 60, des études ont mis l’accent sur la rationalité économique de la migration vers la grande ville. D’autres études l’ont mis sur les économies d’agglomération que les grandes villes pourraient produire.
La croissance trop rapide des villes ou le fait que ces villes pouvaient devenir trop grandes, n’a pas soulevé d’inquiétude immédiate ou véritable car on croyait qu’une détérioration de la qualité de la vie urbaine produirait un recul conséquent de l’exode rural.
Il ne s’est rien produit de tel et cela peut être dû à l’omission de certaines variables exogènes des modèles macro économiques sur lesquels se fondaient de telles croyances. Un certain nombre de processus endogènes importants ont également été sous estimés par les mêmes modèles qui ont fait naître une politique de décentralisation. En ce 21ème siècle, on peut continuer à affirmer avec force que l’urbanisation des villes africaines constitue une lourde tendance bien que notre continent demeure encore la partie du monde la moins urbanisée.
Le Sénégal, comme beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne, connait une forte mutation de son peuplement qui sera majoritairement urbain à l’horizon 2030. Le défi du développement reste donc plus que jamais attaché à la réussite, par nos Etats et plus particulièrement par nos collectivités locales, de leur politique d’aménagement des territoires ainsi que la maîtrise de l’évolution des terroirs.
Cheikh Sadibou DIOP