LIGUE DES CHAMPIONS : Josep Guardiola a tout tenté, et son plan de jeu a failli fonctionner. Mais à l’arrivée, le Bayern Munich a explosé devant un FC Barcelone irrésistible, à l’image de Lionel Messi (3-0).
Notre antisèche.
Le jeu : Sur un fil, puis solide, le Bayern a fini par se liquéfier
A l’origine, le plan de jeu de Guardiola était suicidaire, avec un schéma en 3-4-3 qui laissait les défenseurs bavarois en un contre un face aux attaquants barcelonais. L’entraîneur du Bayern a changé son fusil d’épaule en passant à une défense à quatre à la sortie du premier quart d’heure. Dans cette configuration, le club bavarois a fait déjouer le Barça, à défaut d’être dangereux (0 tir cadré). Jusqu’à l’erreur fatale de Bernat qui a abouti à l’ouverture du score de Messi. Mené 1-0, le Bayern s’est liquéfié dans le dernier quart d’heure. Sa défense a laissé des boulevards que Messi puis Neymar ont parfaitement exploités. A ce niveau, les erreurs se paient au prix fort.
Les joueurs : Messi court sur l’eau
Deux buts, une passe décisive, et l’impression constante que ce joueur est insaisissable : Lionel Messi toise tout le monde en 2015. Ivan Rakitic, débordant d’activité et passeur décisif, a été l’homme fort du milieu barcelonais. Comme toujours, Javier Mascherano a été impérial dans la charnière catalane. Au Bayern, Manuel Neuer a sorti deux grosses parades pour maintenir le Bayern à flot, avant de céder lui aussi. Bastian Schweinsteiger a fait un match plein dans l’entrejeu. A l’inverse de Bernat, en souffrance face à Messi et coupable sur le but qui change la face du match.
La stat : Le Bayern a eu la possession, et c’est déjà un exploit
C’est un événement. Le Bayern a eu 52% de possession de balle au Camp Nou, contre 48% pour le Barça. C’est la première fois depuis décembre 2006 et un match face au Werder Brême que le club catalan ne domine pas son adversaire dans ce domaine en Ligue des champions. Autre fait marquant, le Bayern a réussi plus de passes que le Barça (421 contre 361). Preuve que les Barcelonais ont été en difficulté pour mettre leur jeu en place. Mais à l’arrivée, ils ont quand même un pied à Berlin.
Stats and facts from a superb game at Camp Nou between @FCBarcelona and @FCBayernEN. #UCL pic.twitter.com/5nnBfwvyWx
— Champions League (@ChampionsLeague) 6 Mai 2015
Ce qui aurait pu tout changer
Robben, Ribéry et Alaba. Le Bayern a contrarié le Barça durant la majeure partie du match. S’il avait eu un joueur capable d’accélérer et d’éliminer, le club bavarois aurait pu connaître un meilleur sort au Camp Nou. A l’inverse, Barcelone a pu compter sur ses meilleures individualités. C’est ce qui lui a permis de faire la différence, plus que son collectif. Concernant Alaba, c’est surtout par rapport au niveau affiché par Bernat sur ce match que son absence a été préjudiciable pour l’équipe de Josep Guardiola. Le tweet qui résume le cauchemar de Boateng face à Messi
Boateng, le biopic pic.twitter.com/eR2UUrSQYz — Stéphane Kohler (@StephaneKohler) 6 Mai 2015
La décla : Gerard Piqué (défenseur du FC Barcelone)
Qu’une équipe comme le Bayern ne cadre aucune frappe est sensationnel.
La question : Ce Barça est-il sans faille ?
Le Bayern était le révélateur pour ce Barça irrésistible en 2015. Et la large victoire des Catalans en dit long sur le niveau de l’équipe de Luis Enrique. Evidemment, comme le PSG au tour précédent, le club bavarois, privé de trois joueurs majeurs, n’a pas vraiment lutté à armes égales face à des Barcelonais au complet. Mais il alignait quand même six champions du monde au coup d’envoi. La façon dont le champion d’Allemagne a volé en éclats dans le dernier quart d’heure ne laisse que peu de doutes : ce Barça est au-dessus du lot.
Lionel Messi n’y est évidemment pas pour rien. L’Argentin a fait la différence quasiment à lui seul face au Bayern. Même si le Barça peut compter sur deux autres attaquants de classe mondiale avec Neymar et Luis Suarez, la Pulga est encore sur une autre planète. C’est le premier constat après ce choc tant attendu face à l’équipe d’un Guardiola qui connaît pourtant très bien l’Argentin.
Mais ce serait une erreur de réduire la qualité de ce Barça au talent de Messi. La solidité défensive de l’équipe de Luis Enrique a aussi éclaté au grand jour face à un Bayern incapable de cadrer un tir au Camp Nou. Barcelone est pourtant davantage habitué à défendre en conservant le ballon, et il n’a pas eu la possession face au Bayern. Sans jouer dans son style traditionnel, il a montré qu’il pouvait être tout aussi efficace. Devant comme derrière. Et s’il est capable de faire ça, ça devient vraiment compliqué de lui trouver des défauts.