Le projet du Pôle urbain de Diamniadio aiguise les appétits sur l’assiette foncière de la localité. Plusieurs promoteurs immobiliers se sont rués sur le site, ce qui est à l’origine de nombreux litiges fonciers entre eux et les propriétaires.
Ce samedi, des propriétaires de plus d’un millier de parcelles ont brandit des machettes et autres armes pour s’opposer à des techniciens du groupe Teylium envoyés sur le site Khoumbel. Après cela, ils ont fait face à la presse pour annoncer leur détermination à «défendre leur bien».
Habitués des conflits fonciers, la banlieue de Rufisque a été, ce week-end, le théâtre d’un énorme litige qui met aux prises des attributaires de plus d’un millier de parcelles au groupe Teylium spécialisé dans la promotion immobilière.
Le litige en question porte sur le site de Khoumbél à Diamniadio où les attributaires, brandissant des pairs dûment signés par la commune, ont accusé le groupe Teylium de vouloir les expropriés en faisant main basse sur leurs terres.
Joignant la parole à l’acte, ils s’en sont pris à des sondeurs qui se sont présentés au nom du groupe de l’homme d’affaire Yérim Sow pour faire des tests sur le site samedi. Ils les ont chassés avec des machettes et autres armes en main, avec la ferme détermination de sécuriser leurs terres. «Une société appelée Teylium mandatée depuis le niveau central veut s’accaparer de notre espace», explique Alioune Ndiaye, cultivateur et promoteur immobilier. Et d’enchainer: «C’est ce qui nous a poussé à réagir de la sorte».
Se présentant comme les occupants légitimes du site qu’ils ont commencé à mettre en valeur sur la base «d’un protocole en bonne et due forme signé avec le maire». Avec ce protocole, la mairie leur donnait droit à «une indemnisation de six parcelles par hectare».
Forts de cela, ils disent être prêts à tout pour défendre les aménagements qu’ils ont déjà réalisé sur le terrain (lotissements et rues tracées, sites) et, qui ont couté «des centaines de millions de francs».
«L’objectif était double pour la municipalité: déconcentrer les populations et étendre la ville de Diamniadio par des lotissements successifs», rappelle M. Ndiaye qui n’accepte pas la tournure des événements après tant de labeur «en parfaite collaboration avec la municipalité».
Des sources informent cependant que le groupe Teylium dispose également d’un procès-verbal signé par le maire qui l’y autorise. Une information confirmée par Alioune Ndiaye qui a parlé au nom du collectif des attributaires. «On en parle, mais on ne l’a pas encore vu, à notre niveau», soutient le promoteur immobilier. «Toutes opérations sur le site doivent être notifiées aux propriétaires des terrains à travers un acte de désaffectation; ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent».
Soupçonnant une main haut-placée qui tire les ficelles, ces propriétaires crient leur désarroi et leur indignation. «Nous n’accepterons pas de laisser le site à un autre promoteur.
L’idéal, c’est de construire et nous sommes venus pour construire», laissent-ils entendre. «On nous a appelés hier (vendredi, ndlr) à la préfecture de Rufisque pour des négociations. Donc, nous attendons l’issue des négociations pour donner une autre allure à notre combat», assène avec énergie Alioune Ndiaye avant d’avertir: «on ne se laissera pas faire».