Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara, président du Faso (1983-1987), a été entendue lundi, pour la première fois, par le tribunal militaire de Ouagadougou, au sujet de l’affaire concernant l’assassinat de son mari, a-t-on appris dans la soirée auprès d’un avocat proche du dossier.
Selon Me Ambroise Farama, l’un des avocats, joint lundi soir au téléphone par APA, Mariam Sankara, accompagnée de ses avocats, a été entendue par le juge d’instruction au Tribunal militaire de Ouagadougou, pendant près de 8 tours d’horloge.
« Elle a été auditionnée de 9 heure 20 mn à 17 heures (heure locale et GMT, Ndlr), dans les locaux du Tribunal militaire de Ouagadougou », a-t-il affirmé, s’abstenant de tout autre commentaire sur le contenu de l’audition.
A entendre Me Ambroise Farama qui évoque le secret de l’instruction, « tout s’est très bien passé, car pour lui la veuve Sankara a répondu à l’appel du juge d’instruction et s’est librement exprimée ».
Selon lui, Mme Sankara a maintenu sa plainte et pourrait être entendue à nouveau, à tout moment lorsque le Tribunal d’instruction jugera cela nécessaire.
« Le juge d’instruction évaluera les éléments en sa possession et s’il estime avoir de nouveau besoin de la veuve de Thomas Sankara, il la convoquera », a laissé entendre au téléphone, Me Farama.
Dans le cadre du dossier, il s’agit de la première audition du genre depuis l’assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, lors du coup d’Etat qui a conduit Blaise Compaoré au pouvoir.
Le régime de Blaise Compaoré avait, durant 27 ans, empêché l’ouverture du dossier.
Dès son investiture le 21 novembre 2014, après la chute de Blaise Compaoré, suite à l’insurrection populaire de fin octobre dernier, le président de la Transition, Michel Kafando avait promis d’ouvrir incessamment les dossiers de crime de sang dont celui de Thomas Sankara et du journaliste Norbert Zongo.
Dans cette dynamique, le dossier a été ainsi confié au Tribunal militaire, courant mars dernier.
Mariam Sankara est assistée dans le dossier de son défunt mari par quatre avocats dont Me Bénéwendé Stanislas Sankara, Me Ambroise Farama et Me Ferdinand Jamel.