Reconnaissant le défi croissant de nourrir les villes du monde et l’importance de disposer de marchés urbains efficaces, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Union mondiale des marchés de gros (WUWM) ont annoncé jeudi un partenariat pour l’élaboration de meilleures pratiques en vue de la réduction du gaspillage alimentaire.
Les grossistes sont des intermédiaires qui revendent les denrées agricoles achetées directement aux producteurs, à des entreprises professionnelles ou des détaillants. Les marchés de gros gèrent des volumes considérables de nourriture, en particulier dans les pays en développement.
Cependant, il existe peu d’information sur les pertes et gaspillages intervenant durant le processus de commercialisation, notamment le stockage et le transport, a expliqué la FAO dans un communiqué de presse, tout en précisant que les marchés de gros s’efforcent de remédier à cette lacune.
Le nouveau partenariat entre la FAO et la WUWM repose notamment sur la collecte d’informations détaillées sur les modalités de perte et de gaspillage au niveau des marchés de gros, la mise au point de procédures visant à améliorer la logistique sur les marchés urbains et avec les fournisseurs et les acheteurs, tout en prévenant et en gérant le gaspillage dans tout le secteur.
« En gros, un tiers du volume de nourriture destiné à la consommation humaine dans le monde – soit environ 1,3 milliard de tonnes chaque année – est perdu ou gaspillé », a indiqué la FAO, soulignant que les pertes sont concentrées de plus en plus dans les villes où vit aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale, alors que d’ici 2050, les citadins représenteront plus des deux tiers des habitants de la planète.
La FAO estime que plus de 40% des tubercules, fruits et légumes sont perdus ou gaspillés, au même titre que 35% du poisson, 30% des céréales et 20% des oléagineux, de la viande et des produits laitiers.
Calculés sur la base des prix départ exploitation et des prix de détail, les gaspillages alimentaires totaux seraient de l’ordre de 1.000 milliards de dollars par an, a précisé l’agence de l’ONU.
« De gros efforts ont été déployés pour réduire les gaspillages alimentaires au niveau des ménages, mais beaucoup moins pour soutenir les grossistes qui sont un élément clé du puzzle – et c’est ce que ce partenariat entend changer », a déclaré le Représentant régional de la FAO pour l’Asie centrale et l’Europe de l’Est, Vladimir Rakhmanin.
Avec de meilleures pratiques pour la conception et le fonctionnement des marchés de gros et un flux plus efficace d’information le long des filières d’approvisionnement urbaines, la FAO vise via cette nouvelle collaboration non seulement à réduire les pertes et gaspillages alimentaires, mais aussi à améliorer l’accès des producteurs aux marchés, la manutention des denrées, et la fraîcheur et la salubrité des produits destinés aux consommateurs urbains.
« Des marchés de gros plus efficaces avec des débouchés sur les marchés urbains pourraient permettre aux citadins pauvres d’accéder à une nourriture saine », a déclaré la Chef de la Division agro-industries de la FAO, Eugenia Serova.
Source : Presse