Les plus anciens se rappellent l’histoire du « pantalon de Moriba : « Moriba avec son pantalon voulait éblouir tout le village pendant une fête qu’on y organisait ; il avait demandé à chaque membre de sa famille de lui faire son pantalon et chacun y alla de sa mesure. Il enfila son pantalon et chemin faisant, une branche s’accrochait sur une patte de son pantalon et dévidait tout le lainage, sans qu’il s’en rende compte. Arrivé à la fête, Moriba était très étrange avec une jambe de pantalon toute longue et l’autre courte. Et en le voyant tout le monde éclata de rire et Moriba devint la risée du village ».
Cet accoutrement de Moriba a amusé toute une génération contrairement à Lui. Lui, c’est ce le petit talibé de l’avenue Bourguiba venu d’on ne sait où, drapé dans une chemise crasseuse, taille XXL ou « Bombardier » qui s’en fout royalement des « Xuli beet » tout le long de son chemin, faisant fi du regard des autres qui s’étonnaient de le voir dans sa tenue et qui courait dans toutes les directions et entre les voitures. Une seule chose l’intéressait, c’est la pièce de monnaie qu’il allait recevoir en guise d’aumône alors qu’ il se faisait tout simplement payer pour le spectacle qu’il offrait dans ce « grand théâtre » qui fait à la fois le charme et le drame de Dakar, .simplement parce les passants en riaient ou en pleuraient intérieurement..
Parents, maîtres, décideurs ‘(autorités publiques et autres ONG), prenons cette affaire des talibés à bras le corps et agissons, ce n’est pas normal, le spectacle qu’offrent, tous les jours, les talibés à travers les rues du pays si on sait qu’on ne leurs apprend rien et qu’ils vivent dans des conditions, à la limite, inhumaines.
« LEBONE » DE A4PERSPECTIVES