Le tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné le lutteur Ama Baldé, poursuivi pour outrage, violence et voies de fait contre un policier, à une peine d’un mois avec sursis et à payer une amende de 50.000 francs.
‘’Je reconnais les faits’’, dit Amadou Baldé dit Ama, mardi, à la barre du tribunal des flagrants délits.
‘’Les policiers étaient en train de frapper mon neveu, je suis intervenu pour aider l’enfant qui était molesté à la suite d’une bagarre entre les deux camps’’, a ajouté le lutteur.
‘’Je ne savais pas que j’ai touché l’agent. Il m’a frappé par le casque et j’étais en train de me débattre, je ne visais pas son visage’’, a-t-il expliqué à la barre.
‘’Je présente mes excuses, je demande pardon à tout le monde’’, a-t-il lâché.
A son tour, la victime, le policier Barka Ngom a souligné qu’il était en train de repousser la foule, suite à une bagarre entre les camps de deux lutteurs. Et Ama Baldé qui est venu vers lui.
‘’Il m’a donné un coup au front et je suis tombé’’, a ajouté la victime qui a eu une incapacité temporaire de travail de 7 jours.
Cité à témoin le policier Babacar Ciss a indiqué que les camps de deux lutteurs ( Ama Baldé et Gouy Gui) étaient en train de se battre. ’’On s’était interposé et c’est en ce moment que Ama Baldé est venu le frapper’’, a-t-il rapporté.
C’est ainsi que l’avocat de la partie civile, Me Aboubakiry Barro a estimé qu’il faut requalifier les faits d’outrage en rébellion puisque M. Baldé a voulu résister aux agents de la police qui étaient dans l’exercice de leurs fonctions.
‘’Tout le monde doit cultiver la non violence car la mission du policier n’est pas de faire mal’’, a ajouté l’avocat de la victime avant de demander le franc symbolique.
L’agent judiciaire de l’Etat, pour sa part, pense qu’il appartient à la justice de réduire la violence dans l’arène. Parlant d’Ama Baldé, il a déclaré que l’Etat accepte les excuses du lutteur car il a fait amende honorable.
Dans son réquisitoire, le procureur a demandé une condamnation d’un mois assortis du sursis, estimant que ‘’ces faits sont inquiétants’’.
’’Chaque jour, des agents chargés de veiller à notre sécurité sont menacés. On ne peut pas accepter que des gendarmes et policiers soient ridiculisés’’, a-t-il fait observer.
La défense composée d’une dizaine d’avocats a demandé la clémence du tribunal. Pour Me Bamba Cissé, ‘’la police et la gendarmerie méritent le respect. Vous devez lancer un message à tous ses jeunes qui sont dans la lutte pour éviter la violence’’.
‘’Une peine assortie de sursis est largement justifiée’’, a-t-il ajouté.
Me Abdourahmane Sow a, de son côté, affirmé que ’’si on le condamne à une peine ferme, il sera radié de la lutte‘’, invitant le tribunal à être clément à l’endroit du lutteur qui est un délinquant primaire.
Pour Me Ndéye Fatou Touré, ‘’ une amende pourrait suffire pour leur client, car c’est également une peine’’
Source : Aps