L’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été condamné mercredi 8 juillet par la justice italienne à une peine de trois ans de prison pour avoir acheté en 2006 la voix d’un sénateur afin de faire tomber le gouvernement de centre gauche, alors dirigé par Romano Prodi. Le parquet avait requis cinq ans de prison.
Le « Cavaliere », qui se dit innocent, n’aura toutefois pas à effectuer cette peine, puisque les faits qui lui sont reprochés seront prescrits avant un futur jugement en appel. Le tribunal de Naples, qui jugeait cette affaire, lui a également interdit d’occuper des fonctions officielles pour une durée de cinq ans.
3 millions d’euros pour débaucher un sénateur
L’affaire remonte aux élections législatives de 2006, remportées de justesse par la coalition hétéroclite de gauche dirigée par Romano Prodi, qui ne disposait que d’une très courte majorité au Sénat. Quelques mois à peine après ces élections, Sergio De Gregorio, sénateur élu d’un des partis de la coalition majoritaire avait rejoint Silvio Berlusconi.
Cette décision avait rendu encore plus fragile l’exécutif, et accéléré la chute du gouvernement de gauche, qui avait jeté l’éponge en 2008, moins de deux ans après le scrutin. Selon le parquet, le Cavaliere a versé 3 millions d’euros, dont deux en espèces, à Sergio De Gregorio pour le débaucher. Des faits reconnus par ce dernier devant des magistrats et dans la presse.
Le magnat des médias italien n’avait jusqu’ici été condamné qu’une seule fois, pour fraude fiscale, malgré les nombreux procès qu’il a dû affronter. En vertu de ce jugement, Silvio Berlusconi avait été contraint d’effectuer des travaux d’intérêt général dans un centre social spécialisé dans l’accueil de personnes âgées à Milan entre mai 2014 et mars 2015.
Source : Le Monde