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Chômage, terrorisme, Grèce, zone euro, relations avec l’Allemagne… Ce qu’il faut retenir de l’interview du 14 juillet du président de la République François Hollande.
Le président de la République s’est plié ce mardi à la traditionnelle interview du 14-Juillet, diffusée en simultané sur TF1 et France 2. Face à Claire Chazal et David Pujadas, François Hollande est notamment revenu sur la situation en Grèce, la zone euro, et la lutte contre le chômage.
La Grèce
La Grèce n’a pas été « humiliée » par l’accord obtenu à Bruxelles sur sa dette, a affirmé le président de la République. « L’humiliation, c’eût été de la chasser, de la licencier de la zone euro ». « Là, c’est la Grèce qui a proposé les réformes » et « le Premier ministre (Alexis) Tsipras (qui) a fait voter ces réformes avant même qu’il ne vienne à la table de la réunion » à Bruxelles, a fait valoir François Hollande.
La France a pris « toute sa place » et « joué tout son rôle » pour contribuer à maintenir la Grèce dans la zone euro, s’est également félicité le chef de l’Etat, se refusant toutefois à dire que Paris avait « gagné ».
François Hollande s’est également confié sur ses échanges avec le premier ministre grec: « Je lui avais conseillé de ne pas faire ce référendum car il pouvait trouver un accord sans cette procédure. Je lui ai dis: ‘Aide-moi à t’aider' ».
Le couple franco-allemand
Le président de la République a démenti l’idée selon laquelle le couple franco-allemand aurait été fragilisé par les négociations sur la Grèce: « Il n’y aurait pas eu d’accord » sur la dette grecque à Bruxelles, « sans le coupe franco-allemand ». Le chef de l’Etat a ajouté que la Chancelière allemande Angela Merkel « avait des raisons d’être méfiante » mais « avait été au rendez-vous de l’Europe ».
La zone euro
« La zone euro, c’est une garantie, une protection, une sécurité », a affirmé François Hollande, annonçant que la France allait demander à aller « plus loin sur l’intégration », avec « la mise en place d’un gouvernement économique européen », pour endiguer les crises successives dans l’Union européenne.
« Un budget est nécessaire pour faire plus d’investissements et se faire entendre du reste du monde », a également affirmé le président de la République, qui appelle à une convergence avec l’Allemagne sur les politiques fiscales et sociales.
Le programme nucléaire iranien
L’accord sur le programme nucléaire iranien scellé mardi entre Téhéran et les grandes puissances démontre que « le monde avance », s’est félicité le président François Hollande. « La France a été très ferme dans ces négociations et (le chef de la diplomatie française) Laurent Fabius l’a conduite avec beaucoup de rigueur et de fermeté », a-t-il jugé.
« Maintenant que l’Iran va avoir des capacités plus grandes sur le plan financier puisqu’il n’y aura plus de sanctions, nous devons être extrêmement vigilants sur ce que va être l’Iran. L’Iran doit montrer (…) sur la Syrie que ce pays est prêt à nous aider à en finir avec ce conflit », a déclaré le chef de l’Etat.
Le terrorisme
« Rien ne sera relâché » en France concernant la sécurité, dans un contexte de forte menace terroriste six mois après les attentats de janvier, a affirmé le président François Hollande. « Ça peut durer et ça va durer, a-t-il dit. Nous sommes mobilisés et je ne veux pas que les Français puissent avoir le moindre doute sur le dispositif que nous avons mis en place. Actuellement il y a 30 000 policiers, gendarmes, militaires qui surveillent des sites. »
« Pour être sûrs que notre dispositif sera assuré pour les prochains mois, j’ai dégagé avec le Parlement, qui va maintenant confirmer ce choix, les crédits indispensables. Il y aura 10 000 militaires qui seront en opération sur notre sol, qui le sont déjà pour faire ce travail de vigilance. 7000 qui sont sur les sites, 3000 qui sont mobilisables, en plus des policiers et des gendarmes », a précisé François Hollande, qui a également rappelé le vote de deux lois contre le terrorisme, et une loi sur le renseignement.
La croissance et le chômage
« La croissance est là mais elle est trop faible. Tout doit être fait pour l’amplifier » a déclaré le président de la République, déplorant qu’il ait fallu 8 mois pour adopter la loi Macron, ajoutant que les décrets d’application de cette loi seront publiés « au cours de l’été », « ce qui va libérer un certain nombre d’activités ».
Par ailleurs le président a redit que les effectifs de l’Etat ne seraient pas augmentés, sauf dans l’Education nationale, deuxième priorité du gouvernement: « Il y aura des créations de postes de professeurs » a déclaré François Hollande, sans plus de précision.
2017
Le président François Hollande a enfin réaffirmé qu’il « ne serait pas candidat » à un deuxième mandat en 2017 s’il « n’y a pas de baisse du chômage ». « Je serai jugé sur une obligation de résultat. S’il n’y a pas de baisse du chômage, je l’ai dit plusieurs fois, je ne serai pas candidat ».
Le président de la République a en outre estimé que son Premier ministre, Manuel Valls, avait vocation à rester Premier ministre jusqu’en 2017. « Nous avons un bon Premier ministre qui a pris des engagements », a déclaré le chef de l’État. « Ce Premier ministre doit terminer le quinquennat avec moi. »
Source : L’Express