Le Comité d’initiative des intellectuels du Sénégal (Ciis) prône un retour aux lois non écrites pour sauver la République. Son coordonnateur, Professeur Malick Ndiaye, constate que les organes chargés d’assurer le dialogue social, au Sénégal, sont en échec. Aussi dénonce-t-il un déficit d’autorité auquel notre pays est confronté.
«L’autorité, élément majeur dans un pays, manque au Sénégal. Et c’est à rétablir. Elle se construit et vient du dialogue social et du consensus. Nos dirigeants doivent rétablir l’autorité et ne point faire recours au pouvoir qui ne dure que le temps de la force. Recourir à la force, c’est pousser les autres à faire pareil pour riposter », théorise-t-il dans les colonnes de l’Observateur.
Lors d’une conférence de presse tenue hier par le Ciis, au siège du M23, il souligne l’échec d’un organe comme le haut conseil pour le dialogue social dirigé par Innocence Ntap Ndiaye. «On ne peut pas comprendre que depuis la mise en place de ces organes, la société dérape toujours. Ces organes sont inefficaces, du fait de la stratégie de contrôle du pouvoir sur eux», dit-il.
Pour lui, si le pays va mal, c’est de la responsabilité d’une élite qui a abandonné les règles non écrites des sociétés, en matière de gouvernance, d’action, de partage des revenus, d’équité et de réduction des inégalités, pour aller vers les lois écrites héritées de l’Occident et qui ont fini de montrer leurs limites. «Nous avons abandonné nos propres lois au profit des lois abstraites copiées des “toubabs”. Les lois non écrites sont le socle de notre civilisation», conclut-il.
Source : Presse