L’amnistie proposée par la Cedeao aux auteurs du putsch intervenu au Burkina Faso la semaine, dernière fait prospérer l’impunité sur le continent. C’est ce que dénoncent bon nombre d’observateurs, dont Alioune Tine, directeur regional d »Amnesty International pour l’Afrique de l »Ouest et du centre., dans un post publié sur sa page Facebook. Il réagit aux dernières actualités du «pays des hommes intègres».
«Accentuer la pression pour rejeter tout projet relatif à l impunité»
«La question de l impunité garantie par les négociateurs aux putschistes du RSP et à Diendéré est le point de fixation entre les négociateurs et la société civile. L impunité est un cancer sur le continent et elle détruit nos sociétés et nos institutions. Au Burkina, le passif humanitaire est lourd. Tôt ou tard, il faut adresser cette question pour permettre à la société de recouvrer son équilibre et de retrouver la paix. Et la meilleure façon, de mon point de vue, c est une justice transitionnelle du fait de la nature du contentieux des acteurs concernés et des rapports de force. Ne jamais oublier l ombre de Blaise Comparé qui plane dans tout cela», écrit l’ancien président de la Raddho.
Pour Alioune Tine, «Assurer et garantir l impunité au lieu de chercher des solutions dans la durée est une très courte vue et un mauvais message envoyé à l opinion».
«Beaucoup de Chefs d État sont redevables à Blaise Compaoré»
«Pendant plus de 26 ans de règne qui lui ont permis de jouer les premiers rôles dans toutes les crises de la Cedeao, Blaise a, selon lui, pu asseoir une influence réelle dans la sous-région. Beaucoup de Chefs d État lui sont redevables. Donc il ne faut pas se faire d illusions. D où la nécessité d accentuer la pression pour rejeter tout projet relatif à l impunité comme contraire aux valeurs prônées par les textes de la Cedeao, contraire aux valeurs contenues dans nos constitutions et contraire aux valeurs universelles relatives aux droits de l homme».
«Il faut faire Bloc contre cette proposition qui est contraire aux textes, contraire à la morale et contraire au bon sens», conclut M. Tine.
Source : Presse