La couronne du Maroc possède un joyau de plus. Baptisée « Noor 1 » (« Lumière »), la centrale solaire thermodynamique géante de Ouarzazate inaugurée par le roi Mohammed VI, fait figure de pionnière sur le continent africain. Un événement qualifié par Ségolène Royal, invitée pour l’occasion, de « formidable espoir pour tous les pays qui ont beaucoup d’ensoleillement et des terres désertiques« .
La centrale, implantée à 20 km au sud de la ville, aux portes du désert, est constituée d’un champ de 480 hectares de miroirs cylindro-paraboliques qui concentrent les rayons du soleil sur des tubes où circule un fluide caloporteur. La puissance de la première tranche est de 160 MWc. Le projet, débuté en mai 2013, a été mené par un consortium saoudien (Acwa Power) qui a également remporté l’appel d’offres pour les centrales « Noor II » et « Noor III ». La deuxième tranche est déjà en construction, reposant sur la même technologie que la première. Elle portera la capacité totale à 500 MW, soit de quoi alimenter un million de foyers marocains. Quant à la troisième unité, elle utilisera la technologie thermo-solaire avec tour et héliostats, comme la centrale espagnole Gemasolar, et disposera d’une capacité de stockage de 8 heures. La puissance évoquée semble très importante : entre 100 et 150 MW. Et une quatrième tranche est également prévue.
Transition énergétique rapide
Car le Maroc, qui dispose d’un gisement solaire inépuisable, entend bien en tirer profit puisqu’il ne dispose pas de ressources pétrolières ou gazières. Le royaume espère disposer rapidement de cinq parcs solaires géants, afin d’atteindre les 2 GW d’ici à la fin de la décennie et éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. L’Union européenne, qui salue l’initiative, déclare dans un communiqué que la centrale Noor « est la traduction la plus aboutie de la volonté du Maroc de se mettre en phase avec la lutte contre le changement climatique« . La première phase du projet, d’un coût de plus de 600 M€, a été financé en partie par la Banque africaine de développement ainsi que par la Banque européenne d’investissement.
Plus globalement, le royaume a également inauguré le plus grand parc éolien africain, à Tarfaya, à la fin de 2014. La ferme d’une puissance de 300 MW bénéficie également d’une localisation favorable, permettant à ses turbines d’enregistrer un facteur de charge de l’ordre de 45 %, soit deux fois plus que nombre d’autres parcs éoliens terrestres. Rabat vise les 42 % d’énergies renouvelables (principalement éolien et solaire) à l’horizon de 2020, soit une proportion deux fois plus élevée que l’objectif français. Un véritable défi pour un pays qui connaît également une forte croissance de la demande : cette dernière devrait quadrupler d’ici à 2030… Lors de la COP21, une initiative de près de 9 Mrds € destinée à développer l’électrification en Afrique au moyen de 300 GW d’énergies renouvelables, avait été lancée. Un signe, d’autant que la COP22 se déroulera à Marrakech, en novembre 2016.
Source : Batiactu