Le Fmi qui salue les bonnes performances macroéconomiques du Sénégal ainsi que les progrès réalisés dans la mise en œuvre des réformes de l’Ispe, a approuvé le nouveau programme triennal du Sénégal. L’institution financière exhorte les autorités à rééquilibrer les dépenses publiques en faveur de l’investissement en infrastructure et en capital humain, à élargir l’assiette fiscale et à renforcer l’efficacité des dépenses publiques notamment à travers une meilleure maîtrise des subventions et de la masse salariale.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a conclu favorablement la deuxième revue du programme économique et financier du Sénégal, appuyé par l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (Ispe), annonce un communiqué du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.
« Les administrateurs ont salué les bonnes performances macroéconomiques du Sénégal ainsi que les progrès réalisés dans la mise en œuvre des réformes de l’Ispe », souligne le texte. En 2015, les résultats macroéconomiques ont été satisfaisants avec une croissance de 6,5% pour la première fois au cours des douze dernières années, rappelle-t-on dans le document. « Cela reflète en particulier le lancement des projets du Plan Sénégal Emergent (Pse) et la bonne performance de l’agriculture grâce à des conditions pluviométriques favorables et des gains de productivité dans le secteur », commente-t-on dans le texte, soulignant que le renforcement de la croissance économique s’est accompagné d’une faible inflation et d’une réduction des déficits budgétaires et du compte courant.
Selon le document, les administrateurs se sont félicités de la consolidation budgétaire, avec un déficit attendu à 4,2 % du Pib, en 2016 et de l’engagement des autorités à atteindre le critère de convergence de l’Uemoa relatif au déficit budgétaire fixé à 3 % avant l’horizon de convergence, en 2019. Ils ont aussi exhorté les autorités à rééquilibrer les dépenses publiques en faveur de l’investissement en infrastructure et en capital humain, à élargir l’assiette fiscale et à accélérer des efforts de réduction des dépenses fiscales, tout en renforçant l’efficacité des dépenses publiques notamment à travers une meilleure maîtrise des subventions et de la masse salariale. Les administrateurs ont également encouragé les autorités à renforcer la gestion de la dette et ont relevé l’impact positif sur les finances publiques et la gouvernance économique de la réforme de Sénégal Airlines et la fermeture de cinq agences d’exécution.
Un déficit attendu à 4,2%
« L’approbation du nouveau programme triennal par le Conseil d’administration du Fmi marque la confiance que la communauté internationale accorde à notre pays et illustre le soutien franc des partenaires techniques et financiers à la nouvelle stratégie de développement économique et sociale, le Pse », se félicite-t-on dans le texte. «Les autorités sénégalaises se félicitent de la conclusion de la deuxième revue de l’Ispe et s’engagent à garder le cap pour une croissance forte, durable et inclusive », indique le communiqué. Selon le document, les résultats du premier trimestre 2016 indiquent que l’activité économique interne hors agriculture et sylviculture, mesurée par l’Indice Général d’Activité (Iga), a progressé de 6,3% comparativement au premier trimestre de 2015. Ce dynamisme est porté par les industries extractives, la fabrication de produits chimiques, les cimenteries, l’énergie, la construction, les transports et télécommunications et les services d’hébergement et de restauration, selon le document. Sur la même période, ajoute la même source, l’indice de l’emploi dans le secteur moderne a progressé de 4,3%, l’inflation de 1,4%, les exportations de biens de 8,7% contre un repli de 3,4% pour les importations.
« Les ressources publiques ont augmenté de 9,8% au cours du premier trimestre alors que les dépenses publiques progressent de 16 % portées par les investissements en hausse de 29,1 %. Au total, le déficit budgétaire, dons compris, est estimé à 99 milliards à fin mars 2016 pour un objectif annuel arrêté à 372,4 milliards », note-t-on dans le document.
Mamadou GUEYE
Auteur: Le Soleil