Ce que redoutaient les responsables du groupe scolaire Yavuz Sélim est arrivé : leurs établissements sont désormais sous la tutelle de la Fondation turque pour l’Éducation. Ankara voit ainsi Dakar accéder à sa requête introduite au lendemain du putsch manqué en Turquie, au mois de juillet dernier.
Face aux députés hier, jeudi 8 décembre, pour le vote du budget de son département, le ministre de l’Éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam a levé un coin du voile sur les raisons de cette décision du gouvernement du Sénégal qui intervient après plusieurs mois de suspense et de résistance apparente.
« Un État a des relations avec d’autres États, une politique étrangère, pose le ministre. Compte tenu d’éléments qui ne peuvent pas être divulgués sur la place publique, l’État du Sénégal peut dire que telle association n’opère plus dans son pays. C’est la décision que l’État du Sénégal a eu à prendre. »
Ainsi les établissements du groupe Yavuz Sélim ne sont plus sous l’autorité du mouvement Gülen, du nom du prédicateur turc exilé aux Etats-Unis et considéré comme l’instigateur du coup d’État manqué en Turquie.
À en croire Serigne Mbaye Thiam, le Sénégal a pris cette mesure à la suite de « plusieurs contacts » et « réunions d’évaluation à tous les niveaux de l’État ». Et comme pour couper la poire en deux, le gouvernement du Sénégal assure que les enseignements ne seront pas perturbés et les emplois des 450 agents du groupe (381 Sénégalais et 69 Turcs), préservés.
Le ministre : « J’ai appelé les responsables de Yavuz Sélim, pour leur notifier cet arrêté pris hier (avant-hier) par le ministre de l’Intérieur, et puis les parents d’élèves pour les rassurer que l’État du Sénégal tient à ce qu’il n’y ait pas de rupture dans les enseignements-apprentissages. Ils n’ont qu’à faire confiance à l’État. »
source : Enquête