TENDANCE – Surveillance de réseaux électriques, inspection d’ouvrages, relevés topographiques… les machines volantes pilotées à distance se sont rendues indispensables. Au point que SNCF Réseau a lancé une filiale dédiée pour proposer des services spécifiques et que Bordeaux Métropole fait surveiller les berges de la Garonne et de la Dordogne par des vols de drones coordonnés. Focus.
Utiles à la surveillance des voies et caténaires…
Parmi les missions dévolues aux drones figurent celles d’inspection d’ouvrages (toitures de gares et technicentres ferroviaires, ponts ou viaducs, structures métalliques), de surveillance du réseau (contrôle de la végétation aux abords des voies, détection d’obstacles ou d’éboulements en cas d’intempéries, de points chauds sur les systèmes électriques) ou de sûreté (détection d’intrusion, prévention d’actes de malveillance ou de dégradations). Ils serviront également à réaliser des relevés topographiques nécessaires aux études et projets de modernisation ou de création ainsi qu’à suivre les chantiers, depuis les phases de reconnaissance jusqu’à la réception des travaux. Le secrétariat d’Etat aux transports souligne qu’il soutient le développement de l’usage professionnel des drones et la création du Conseil pour les drones civils, « instance de réflexion et de travail associant tous les acteurs de la filière » (dont la SNCF). Des matériels spécifiques seraient d’ailleurs en cours d’élaboration, notamment un démonstrateur fonctionnel capable de réaliser des missions de grande élongation, soit plusieurs centaines de kilomètres d’autonomie, en suivant une infrastructure linéaire, prévu pour 2018.
… ou à la prévention des inondations
De son côté, Bordeaux Métropole fait également confiance aux drones pour l’inspection des berges de la Garonne et de la Dordogne. Les ouvrages hydrauliques comme les digues seront donc scrutés, sur une distance de 80 km, à compter de ce 9 janvier 2017. La mission, confiée à Air Marine et au groupement Sépia Conseils-Prolog Ingénierie, prévoit l’utilisation simultanée de deux machines depuis une barge en mouvement afin de capter des images sur les deux rives. Le diagnostic se faisait habituellement depuis le sol, comme l’explique Air Marine : « Un technicien circulait à pied ou en bateau, cela était très long à réaliser. L’approche de certains ouvrages était périlleuse, certains sont uniquement observables depuis les airs« . Le drone apporte donc encore une fois une réponse technique pertinente. Mais le survol simultané « impose un haut niveau de maîtrise opérationnelle afin de faire avancer le dispositif à la même vitesse, en captant des images normalisées, avec des phases de décollage et atterrissage complexes« , précise la société spécialisée. La couverture des 80 kilomètres devrait être réalisée en 4 à 5 jours, en fonction du rythme des marées dans l’estuaire. La Métropole avance que ce temps d’acquisition des images est ainsi significativement réduit.
La France figure parmi les pays en pointe dans l’usage civil du drone : c’est l’un des premiers pays à s’être doté d’une réglementation relative en 2012, renforcée en octobre 2016 par une proposition de loi.