En période de froid polaire, un réseau de froid peut constituer un outil d’ajustement des consommations électriques en utilisant des capacités de stockage accrues qui diminuent d’autant les besoins en production de frigories. Explications.
Les températures baissent et font craindre une pénurie de courant électrique face aux besoins accrus de chauffage. Mais ce climat polaire est également une aubaine pour les réseaux de froids qui peuvent alors stocker un maximum d’eau froide pour soulager le réseau électrique en contribuant à des mesures d’effacement. Le réseau de froid de la Ville de Paris, géré depuis 1991 par Engie via Climespace, explique avoir réduit sa propre consommation électrique en mettant en œuvre deux solutions distinctes.
Jusqu’à 3 MW d’effacement en période de pointe de consommation
Tout d’abord, le « free cooling » (rafraîchissement gratuit) a été poussé au maximum. En utilisant l’eau de la Seine, dont la température est actuellement inférieure à 5 °C, il est possible de refroidir le réseau sans avoir recours à des machines de production. Selon les estimations de Climespace, la consommation d’électricité peut ainsi être réduite de 2 MW en période de pointe. D’autre part, le gestionnaire annonce mettre à disposition de la Ville et de RTE ses réserves de secours, qui sont des stocks d’eau glacée ou de glace, existantes sur trois de ses dix sites de production. Ces réserves permettent également de diminuer ponctuellement les consommations électriques et offrent une capacité d’effacement supplémentaire de 1 MW.
Climespace explique : « Par anticipation, ces stocks ont été portés à leur maximum. Le délai d’activation de cette solution est d’environ 15 minutes. Leur utilisation n’est possible qu’une fois par jour. Les stocks sont reconstitués la nuit, en période de plus faible consommation électrique« . Le gestionnaire du réseau de froid assure également que la fourniture de froid à ses clients n’est pas impactée par la mise en œuvre de ces deux mesures exceptionnelles. Rappelons qu’il s’agit du premier réseau de ce type d’Europe et qu’il dispose d’une capacité de production de 360 MW dans la capitale. Chaque année, il fournit près de 470 GWh de froid (pour le rafraîchissement de bureaux, grands magasins, hôtels et musées) à plus de 600 bâtiments via 73 km de canalisations. L’entreprise, filiale d’Engie, revendique un chiffre d’affaires de 74 M€ pour 135 collaborateurs.
En octobre 2015, Batiactu avait pénétré dans l’une des usines de production, située en plein cœur de Paris, dans la culée du pont des Invalides.
source : Bati Actu