C’est dans un loft aménagé dans une ancienne imprimerie que mon rendez-vous avec l’architecte Vincent Eschalier va avoir lieu. Découverte d’un homme étonnant !
Vincent Eschalier, l’architecte moderne !
Après avoir sonné, je descends quelques marches pour patienter devant une seconde porte vitrée. Dynamique, sportif, jeune, Vincent Eschalier vient m’accueillir. À travers un long couloir blanc souterrain, nous filons à notre lieu de rendez-vous, un loft au 3ème étage d’une ancienne imprimerie. Ici et là, les tableaux décorent les parois. Et puis, l’ascenseur nous embarque à notre destination.
La porte s’ouvre alors sur un décor inattendu, résolument contemporain. Un vaste espace aux murs blanchis est le théâtre d’un décor moderne où quelques oeuvres d’art contemporain rencontrent le mobilier design ou encore des meubles aux lignes issues des années 70. Dans les volumes de cet ancien immeuble parisien, l’architecte m’explique avoir privilégié l’espace plutôt que le « mètre carré ». Le mètre carré coûte cher à Paris mais un tel volume ne pouvait guère être cloisonné. Ici, dans ce grand salon, la clarté règne !
Les puits de lumière et autres longues baies vitrées laissent entrer les rayons du soleil qui inondent l’espace ouvert. Le blanc des murs contrastent avec le noir de l’ossature métallique venue rappeler le passé industriel des lieux.
Dans cet espace de 155 m2, rien n’a été laissé au hasard. Les deux volumes « suspendus » que l’on perçoit depuis le salon sont les chambres. Si les espaces sont confinés, l’optimisation s’avère être le maitre mot. Tout y est ! Si l’une dispose d’une baignoire, l’autre possède sa douche… Les rangements sont dissimulés ici et là, astucieusement ! Dormir ici doit être un véritable bonheur tant l’espace est chaleureux !
Quelques marches nous conduisent jusqu’au toit ! Inattendue, cette partie se révèle être une terrasse privée. Dans cet espace protégé, le tumulte parisien semble être loin … Entre plancher en bois et bambou, appuyé sur le rebord de ce cocon, je découvre l’ampleur de cette ancienne usine dont la façade conserve encore son style d’antan. Le projet a été livré à un couple, tout comme les dix autres lofts du programme immobilier.
Vincent Eschalier, un management différent …
Sur ce bout d’immeuble isolé, Vincent me raconte son parcours. Diplômé en 2007 de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, le rugbyman est parti à travers le monde pour travailler à Londres, en Espagne ou encore aux Etats-Unis. Son parcours est vaste et varié mais surtout riche ! Après avoir rejoint les équipes de l’incontournable Franck Gehry, Vincent Eschalier collabore au projet de la Fondation Louis Vuitton. Puis, il intègre les équipes de Sébastien Segers et Marc Newson pour y apprendre la gestion de projets d’envergure internationale. De ces époques, Vincent semble avoir conservé une certaine façon de travailler « à l’américaine ». Il me raconte que ses équipes préparent le déjeuner ensemble et ont la possibilité de pratiquer un sport avec un coach sportif qui se déplace directement au studio.
Avec des horaires « souples » et un certain confort quotidien, son envie est de mettre ses équipes dans les meilleures conditions possibles, ce qui leurs permet également de fournir la quantité nécessaire de travail pour répondre aux différents projets. Appliquant la même philosophie qu’au rugby, consistant à prendre en considération chacun, avec ses points forts et ses points faibles, Vincent Eschalier montre une certaine envie de partager, une volonté de montrer les choses sans détour ! Son dynamisme s’incarne dans son style et s’interprète aussi dans sa manière de penser … Je suis bien loin de l’architecte ringard et prétentieux que l’on peut côtoyer dans le milieu. L’homme va même jusqu’à me montrer son intérieur personnel, situé également dans l’ancienne imprimerie rénovée. L’idée étant de me faire comprendre les différents aménagements effectués…
Vincent Eschalier, bâtisseur moderne
Nous discutons longuement de ses différents projets, de contraintes de l’architecture d’aujourd’hui et d’un nouveau projet consistant à poser 4 maisons sur le toit d’un immeuble de bureaux à Boulogne-Billancourt. L’homme n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il avait déjà construit, en 2014, 4 maisons sur un ouvrage du 13èmearrondissement. Ici, le bâtisseur moderne a profité de l’avis favorable de la ville de Paris pour surélever les immeubles en zone tendue pour créer ces 4 cubes de verre et de bois blanc.
Pour réussir à redonner un intérêt à cet ouvrage, il a fallu renforcer la structure et les fondations du bâtiment mais aussi s’adapter aux équipements techniques existants (ventilations, …). Après avoir relevé différentes difficultés techniques, le chantier a pu débuter, tel un jeu de construction géant.
Ainsi, les façades fabriquées par la société autrichienne KLH et les planchers ont été édifiés en panneaux en planches de pin massif contrecollé et découpés dans une usine de Lille. Numérotée dans l’ordre du montage et déposée sur le toit de l’immeuble par une grue, cette ossature en bois a permis de construire les 4 volumes épurés.
On y découvre des triplex de 80 à 100 m2, vendus 1,1 million d’euros chacun. Ces espaces urbains privilégiés sont à la fois des oasis verdoyants en plein coeur de la ville mais aussi la démonstration que l’architecture de Vincent Eschalier est à la fois audacieuse, épurée et axée sur un usage quotidien et pas simplement une esthétique visuelle.
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source : luxury-design par Franck Demaury