La filière solaire estime pouvoir créer plus de 20.000 emplois d’ici à 2023

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panneaux solaires photovoltaïques © Grégoire Noble
panneaux solaires photovoltaïques © Grégoire Noble

Plus de 25.000 emplois et 180 millions d’euros par an de retombées fiscales pour les collectivités ; l’énergie solaire assure pouvoir largement contribuer à la vitalité économique française si le pays arrivait à tenir (et dépasser) ses objectifs inscrits dans la PPE. Enerplan, l’Ademe et le GMPV-FFB font le point.

L’étude prospective « Compétitivité et emploi de la filière solaire française d’ici 2023 », publiée par Enerplan en partenariat avec l’Ademe, le GMPV-FFB et le think tank France Territoire Solaire est catégorique : qu’il s’agisse de production d’électricité ou de chaleur, ses technologies sont matures et recèlent un potentiel de croissance important. Daniel Bour, le président du syndicat des professionnels de l’énergie solaire assure : « L’étude démontre que la filière solaire devrait atteindre, dans les 5 prochaines années un seuil de compétitivité qui ouvre la perspective de nouveaux modèles de production décentralisée« .
Le document montre ainsi que l’électricité photovoltaïque produite par les centrales au sol de la moitié sud du pays (66 €/MWh aujourd’hui, 50 €/MWh en 2025) est d’ores et déjà compétitive par rapport aux investissements dans de nouvelles installations de production. Et la baisse des coûts des systèmes solaires déployés sur des toitures (-25 % d’ici à 2025) permettra « le décollage progressif du marché de l’autoconsommation » dans les prochaines années. La modélisation économique révèle déjà une rentabilité sans soutien en région PACA pour les plus grandes toitures (puissance supérieure à 250 kWc), rentabilité qui s’étendra aux installations de puissance intermédiaire (36-100 kWc) à partir de 2018-2019. « Dans le résidentiel, la mise en place d’un tarif d’achat pour les solutions surimposées (arrêté en cours de rédaction) devrait entraîner de façon rapide une baisse du coût de production« , précise l’étude. « L’intégré au bâti se positionnera préférentiellement sur le neuf, où il a un avantage compétitif (substitution d’éléments de couverture« , analysent les spécialistes. Là encore, ils escomptent une importante baisse des coûts grâce à des effets de volumes et une professionnalisation de la filière, qui pourrait atteindre les -35 % en 2025.

Au moins 20.000 emplois si PPE et SNBC* sont suivies

Les scénarios envisagés par les auteurs de l’étude tendent à démontrer que l’objectif initial, prévu dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2023, « sera atteignable avec un recours limité au soutien public« . L’effort demandé sur la période 2016-2023 « sera beaucoup plus faible que dans le passé (2007-2016) en raison d’un coût moyen de production beaucoup plus bas qui continuera de baisser« . La contribution au service public de l’électricité (CSPE), qui atteindra les 2,65 Mrds € en 2017 (elle était de moins d’un milliard en 2011) augmentera encore, mais moins rapidement que par le passé. Cette aide reste encore indispensable pour quelques temps, mais elle assurera le développement d’un écosystème d’entreprises à l’activité non délocalisable. Avec, à la clé, au moins 10.000 emplois supplémentaires par rapport à 2016, soit presque un doublement des effectifs français. Un scénario encore plus ambitieux, correspondant à un dépassement de l’objectif PPE de +10 %) se traduirait même par 16.000 créations d’emplois. Des bénéfices environnementaux sont également attendus, avec 5 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année à compter de 2023 et d’importantes retombées fiscales versées aux collectivités. Si elles s’établissent à 64 M€ en 2016, elles pourraient tripler dans les cinq ans, pour atteindre les 183 M€, soit 13.000 €/MWc (dont 56,5 % d’imposition forfaitaire des entreprises de réseau).

Du côté du solaire thermique, les professionnels espèrent une application de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC)* pour abaisser les émissions de CO2 dans le bâti et dans le neuf. Les coûts sont stabilisés, après une importante baisse entre 2010 et 2015 (-15/20 %) « avec un potentiel de baisse significative atteignable dans le collectif, (…) par une structuration de l’offre » et l’émergence de services intégrés. De quoi rendre le solaire thermique collectif plus compétitif en 2019-2020 dans le sud de la France. Une réalisation de l’objectif médian de la PPE (soit 270 à 400 ktep de solaire thermique) entraînerait également la création de 10.000 emplois supplémentaires à horizon de 2023, auxquels pourraient être ajoutés 1.000 postes liés aux exportations. Daniel Bour, président d’Enerplan conclut : « Si l’énergie solaire peut créer 25.000 emplois, ce potentiel pourrait être décuplé, en misant sur le stockage et la flexibilité. L’électricité solaire est au cœur d’un écosystème technologique et industriel innovant à l’échelle mondiale, dont la France doit pleinement tirer parti« .

source : Bati Actu

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