Diégoune : Près de 100 hectares de terres et 13 puits récupérés après la construction d’une digue anti sel

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Les populations de Diégoune, une commune rurale dans l’arrondissement de Tendouck, ont vu leurs surfaces cultivables considérablement augmentées grâce à la construction d’une digue anti sel par le Projet pôle de développement de la Casamance (PPDC), a appris l’APS.

La digue anti-sel de Diégoune, longue de 1,6 kilomètre, est un ouvrage de gestion des lames d’eau. Réceptionné de façon provisoire, l’ouvrage est financé par le PPDC à hauteur de près de 80 millions de francs CFA.

« Après la construction de la digue, les populations ont récupéré 13 puits dont l’eau n’était plus consommable. La nappe s’est adoucie. La digue a permis de récupérer 80 hectares qui sont devenus exploitables parce que les infiltrations des eaux salées empêchaient les produits de boucler leur cycle », a expliqué le coordonnateur du PPDC Youssouph Badji.

Il s’exprimait au cours d’une visite d’échanges, de partage et de capitalisation de l’expérience de Diégoune en matière de gestion de vallée.

Conduite par le président du Comité de pilotage du PPDC, Sékou Sambou, cette rencontre a réuni des élus locaux, des organisations de jeunes et de femmes et des comités locaux de gestion de vallée dans le département de Bignona.

« Nous voulons, partir de l’expérience réussie de Diégoune, inviter les autres villages qui ont des vallées à partager l’expérience et surtout à la capitaliser », a poursuivi Youssouph Badji.

M.Badji est revenu sur la « pertinence d’une telle digue dans un contexte de réchauffement climatique et de la montée du niveau de l’océan ».

Avec des moyens rudimentaires et des équipements manuels, les populations faisaient leur propre digue à la veille de chaque hivernage, mais cette digue artisanale cédait souvent sous l’effet d’une grande pluie.

« Chaque famille était chargée de construire une partie en fonction d’une organisation bien établie au sein de la communauté. Cela nous prenait beaucoup de temps et beaucoup d’énergie. Nos cultures étaient menacées », a rappelé Alkaly Sonko, secrétaire du comité de la vallée de Diégoune.

« Dans le passé nous avions reboisé la mangrove sur 20 kilomètres, mais cela n’avait pas réussi à cause de l’avancée du sel. C’était malheureux. Nous avions perdu tout espoir. Mais avec la construction de la digue, nous avons récupéré beaucoup de terres », a ajouté M. Sonko.

« Au-delà des 13 puits récupérés, nous avons emblavé l’année dernière plus de 100 hectares au niveau de la vallée. ​Avant la digue nous faisions une exploitation annuelle de nos palmiers, mais aujourd’hui nous exploitons trois fois dans l’année. Nous récoltons trois fois les mangues dans l’année », s’est réjoui le maire de Diégoune El Hadji Sonko.

« Après avoir circonscrit l’avancée du sel, une énorme activité est en train de se dérouler dans l’exploitation du sel. Nous produisons du sel naturel », s’est félicité l »élu local, pointant du doigt les tas de sel visibles sur l’autre bord de la digue.

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