Le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a tenu à rassurer, hier, la représentation nationale concernant la gestion et le partage des ressources du pétrole et du gaz. Il a indiqué que le Sénégal a un bon dispositif qui permet une bonne répartition entre notre pays et les compagnies étrangères.
Les députés ont été édifiés sur les découvertes de pétrole et de gaz au Sénégal. C’était lors de la séance de questions orales au gouvernement. Le chef du gouvernement, interpellé sur la polémique sur les hydrocarbures, se veut rassurant. Regrettant tout le bruit sur cette question, Mahammad Boun Abdallah Dionne soutient que pour le moment, aucune goutte de pétrole ou de gaz n’est sortie du pays. Il a invité les Sénégalais à savoir raison gardée et à faire confiance au président de la République. « La Constitution vous a donné le pouvoir de contrôler l’action du gouvernement. Je rappelle même que c’est l’Assemblée nationale qui a voté, en 1998, une loi qui est la même en Mauritanie et au Gabon », a affirmé M. Dionne. Il a expliqué à la représentation nationale que dans le passé, ce sont 500 milliards de FCfa qui ont été investis par le Sénégal pour l’exploration du pétrole, sans succès. L’exploration, soutient-il, demande beaucoup de moyens et c’est ce qui explique, à son avis, la présence de grandes compagnies américaines, britanniques, françaises et mêmes russes ou chinoises. Le Sénégal, affirme-t-il, permet à tout investisseur de venir faire des explorations. Pour le partage des ressources, il a donné des éclairages. Selon le Premier ministre, la compagnie prend entre 50 et 75 % pour rembourser son investissement, selon les conditions définies. Les 25 % restants, poursuit-il, sont pour l’État. «Notre pays aura les 25 %. C’est-à-dire, si c’est 4 gouttes, l’une des gouttes nous appartiendra. Mais si ce sont 100.000 barils par jour qui ont été extraits, le Sénégal aura les 50 % », a indiqué le Premier ministre aux députés. « Nous aurons aussi 10 % des bénéfices. Car, quand la société commencera à vendre, automatiquement les 10 % reviendront à Petrosen. En Mauritanie et au Gabon, c’est le même format. Il y a aussi une taxe sur les dividendes et l’impôt sur les sociétés qui est de 30 % », a-t-il détaillé. « Que les Sénégalais se rassurent. Nous avons un bon dispositif », a-t-il dit tout en soutenant que notre pays a bien travaillé sur son code pétrolier. Il est d’avis qu’avant de partager une richesse, il faut la créer.
Après ces explications, Mahammad Boun Abdallah Dionne s’est félicité du dispositif mis en place pour la gestion du pétrole et du gaz. Il a saisi cette occasion pour saluer la vision du président de la République avec la mise en place du Comité d’orientation stratégique sur le pétrole et le gaz (Cosgaz). Avec cette structure, souligne M. Dionne, le Sénégal veut avoir une valeur ajoutée. Pour rassurer encore les représentants du peuple, il a annoncé un projet de loi sur le pétrole et le gaz.
Succès Eurobond
Avant de clôturer son intervention, Mahammad Boun Abdallah Dionne s’est félicité de la bonne gouvernance qui est érigée par le pouvoir. Ce qui a permis à notre pays d’être crédible auprès des bailleurs de fonds avec la levée d’un eurobond de 1,1 milliard de dollars (660 milliards de FCfa).
Le contrat de la compagnie française Total est transparent, légal. Cette précision a été rappelée, hier, par le Premier ministre. « Total vient, de manière transparente. Le contrat est légal et transparent. Il a été signé avec comme unique intérêt, celui du Sénégal », a-t-il répondu suite à l’interpellation d’un député. Il a rappelé que cette compagnie a signé trois contrats avec la Mauritanie sans soulever de bruit dans ce pays.
source : Le Soleil