INFO BATIACTU. La pénurie de carburant impacte déjà fortement les entreprises du BTP, notamment en région parisienne. Cri d’alarme de Jean-Luc Tuffier, président de la Fédération française du bâtiment – Grand Paris.
Pour rappel, depuis six jours, pour appuyer des revendications salariales, la CGT transport procède à une grève ayant pour conséquence de réduire le débit de nombreux dépôts de carburant.
« Certains adhérents envisagent du chômage technique la semaine prochaine »
« Jusqu’ à hier, 30 mai, la situation était stable. Mais depuis ce matin, mon portable ne s’arrête plus de sonner. Certains adhérents envisagent déjà du chômage technique la semaine prochaine, ce qui serait une vraie catastrophe », explique Jean-Luc Tuffier à Batiactu. Le président de la FFB Grand Paris, par ailleurs chef d’entreprise, craint que la moitié de ses véhicules soient immobilisés d’ici à la fin de la semaine s’il n’y a pas du mieux. Il cite également le cas de l’un de ses adhérents, grand groupe de second oeuvre francilien, qui craint que 400 de ses véhicules soient bloqués dans le même délai.
Envoyer des camions-citernes de l’armée
La FFB Grand Paris invite ainsi les pouvoirs publics à prendre des mesures radicales. « Selon les situations de blocage, nous demandons au gouvernement d’assurer le ravitaillement avec des camions-citernes de l’armée, et/ou de débloquer les dépôts de carburants qui seraient entravés. Cela ne peut pas continuer comme cela, nous ne pouvons pas laisser une poignée de personnes bloquer le pays. »
Du côté de la Capeb, Patrick Liébus, son président, n’a pas encore été informé de difficultés de la part de ses adhérents, mais appelle à ce que des « décisions soient prises rapidement », comme il l’affirme à Batiactu. « Les acteurs doivent se mettre autour de la table, dialoguer, trouver des solutions. Cette situation ne doit pas continuer une semaine de plus, sinon cela représenterait un vrai risque. »
Mercredi soir, la Fédération du Bâtiment Grand Paris, la CPME Ile-de-France et le MEDEF Ile-de-France ont décidé d’interpeller le gouvernement pour lui demander « d’agir au plus vite pour que l’activité des entreprises ne soit pas lourdement impactée par cette grève« . Dans un communiqué, ils rappellent : « Si la grève est un droit constitutionnel, il est anormal et choquant qu’une minorité pénalise des millions de Franciliens dans leur vie quotidienne et gêne le fonctionnement économique de la région capitale« . Ils insistent surtout sur le fait que « de nombreux professionnels sont aujourd’hui impactés directement ou indirectement ». Les organisations rappellent qu’il « est de la responsabilité du gouvernement de prendre les mesures qui s’imposent pour rétablir l’approvisionnement en carburant des stations-service« .