La Fédération des matériels de construction et de manutention et le syndicat des équipements pour la construction signent ensemble une note d’information sur l’utilisation des grues à tour qui regroupe des rappels réglementaires, les évolutions normatives, les vérifications à effectuer sur les matériels ou les opérations d’entretien.
Un entretien minutieux des machines
Sur l’utilisation proprement dite des grues à tour, quelle que soit l’année de fabrication et le modèle employé, la note rappelle qu’il est nécessaire qu’elle soit maintenue en conformité avec les règles applicables lors de cette mise en service. Les modes opératoires relèvent de certaines règles (article R.4323-1 à -57) qui prévoient la limitation du stationnement sous une charge. Concernant l’entretien, il est précisé que « toute dégradation doit être réparée à l’identique » et que « les travaux de remise en état sont réalisés par un professionnel compétent et reconnu« . Dans le cas où l’utilisateur ne disposerait pas des compétences nécessaires à l’analyse de conformité d’une grue, il sera nécessaire de recourir à un bureau de vérification. Une vérification de conformité qui ne doit pas être confondue avec les vérifications réglementaires périodiques de mise ou remise en service. Cette dernière permet, par exemple, de s’assurer de l’adéquation entre la grue et l’utilisation prévue, de son bon montage, de sa stabilité (par la réalisation d’essais statiques et dynamiques) et de l’efficacité des dispositifs de sécurité. Un arrêté de mars 2004 impose aux propriétaires de grues de procéder à un entretien plus approfondi tous les 5 ans. De manière générale, DLR et Cisma recommandent d’effectuer une visite préventive tous les 3 mois, un entretien tous les 12 mois, une visite complémentaire avec échange de pièces tous les 24 mois (notamment les contacteurs d’alimentation des freins) et une visite préventive approfondie tous les 48 mois. Les constructeurs et leurs représentants pourront être sollicités. Toutes les interventions devront être notifiées dans le carnet de maintenance qui contiendra également les bons de commandes des pièces détachées, les demandes de prestations et les rapports.
Avant toute installation sur un chantier, les notices d’instruction et l’analyse des risques devront être étudiées par l’utilisateur, ce qui lui permettra de déterminer le modèle de grue, son implantation, les moyens de prévention technique à mettre en place ainsi que les consignes à donner aux opérateurs. Le document met en avant le cas particulier de la « dérive de charge » dans l’analyse des risques : « Les risques de dérive de mouvement sont très rares et quasiment inexistants en orientation et distribution. En revanche, le risque de dérive d’une charge sur le mouvement de levage, même s’il est très faible, doit être pris en compte« . Ils se présentent lors des phases d’arrêt ou de mise en mouvement. Les deux organismes rappellent : « Une charge immobilisée par le frein de levage ne présente aucun risque de dérive, d’autant que les essais de maintien des freins lors de la vérification sont réalisés en statique avec 25 % ou 33 % de surcharge (grues non CE)« . Diverses consignes de prévention réduiront l’exposition au danger, y compris ne pas actionner de levage lors des déplacements de charge, de réaliser une approche de charge dans une zone dégagée de tout personnel ou de corriger la position du crochet en actionnant uniquement des mouvements d’orientation ou de distribution. Pour les autres intervenants du chantier, la consigne est évidemment de ne pas stationner sous la charge. Dans le cas du coulage de béton à la benne, un responsable de la manutention ou un chef de manœuvre s’assurera que l’ouvrier s’est éloigné avant de donner l’ordre au grutier d’actionner le levage.
source : Bati Actu