La Tunisie a officiellement mis en place mardi une police environnementale, pour faire face à la prolifération des déchets observée en ville comme à la campagne, notamment depuis la révolution de 2011.
Vêtus d’uniformes flambant neufs et équipés de pick-ups avec GPS, les agents de la police tunisienne de l’environnement ont officiellement été présentés au public mardi 13 juin, lors d’une cérémonie en présence du chef du gouvernement Youssef Chahed. « Que Dieu vous vienne en aide. C’est une mission très difficile », leur a lancé ce dernier.
La prolifération des déchets est due notamment à l’effacement des municipalités − dans l’attente des municipales prévues le 17 décembre prochain −, ainsi qu’à un manque d’équipements, de centres de traitement et de décharges, selon le ministre de l’Environnement Riadh Mouakher.
Ce manque est tel que « les municipalités jettent parfois elles-mêmes leurs déchets au niveau des espaces publics », a-t-il regretté devant la presse. Mais l’incivisme et « l’absence de conscience (environnementale) chez les citoyens » sont aussi des facteurs importants, a-t-il ajouté.
Une « période d’adaptation » d’un mois pour les Tunisiens
Pendant un mois, la police de l’environnement sera donc chargée de sensibiliser la population − « une période d’adaptation », a fait valoir Riadh Mouakher −.
Mais, à partir de la mi-juillet, jeter ses ordures en dehors des bennes et brûler ses déchets sera passible d’une contravention allant de 40 à 60 dinars (14,5 à 21 euros). Les délits seront eux punis d’amendes allant de 300 à 1000 dinars (109 à 363 euros), voire de prison en cas de mise en danger de la santé publique.
Au début, 163 agents seront déployés dans 34 municipalités du Grand Tunis. Mi-juillet, 136 agents supplémentaires entreront en fonction dans 40 autres municipalités du pays. Cette police environnementale sera placée sous l’autorité des municipalités, mais avec un suivi du ministère de l’Environnement.
source : Seneweb