Je vous remercie, Madame la Chancelière, pour l’inscription à l’ordre du jour du Sommet de ce thème consacré au développement. Il faut se féliciter de cette démarche inclusive par laquelle le G20 continue de prendre en compte dans son agenda les préoccupations spécifiques des pays en développement, celles de l’Afrique en particulier.
L’Afrique est dans une phase de mutations positives qui mérite d’être soutenue par une nouvelle vision de la coopération pour le développement ; une vision qui dépasse le paradigme de l’aide pour embrasser résolument celui du partenariat et du soutien à l’investissement. Si nous voulons entreprendre et réussir ensemble, il nous faut une démarche de rupture ; il nous faut inventer et mettre en œuvre des mécanismes mieux adaptés aux besoins et nécessités du processus d’émergence dans lequel l’Afrique s’est engagée.
Nous en avons d’ailleurs largement discuté en juin dernier, à l’occasion de la Conférence internationale de Berlin sur l’initiative allemande Compact avec l’Afrique. Je voudrais vous en remercier, Madame la Chancelière, ainsi que les pays et institutions partenaires qui soutiennent votre initiative. Nous avons souhaité au cours de la Conférence de Berlin de faire de cette initiative, un instrument du G20, pour un partenariat concret, orienté vers l’Action.
C’est pourquoi nous devons travailler ensemble, y compris par la réforme des règles de la gouvernance économique et financière mondiale, pour apporter les réponses qu’il faut à des questions concrètes, par exemple : Comment mieux promouvoir et soutenir l’investissement en Afrique, comme pôle d’opportunités où l’on peut investir, sécuriser ses affaires et les rentabiliser ? Quels mécanismes pour accompagner l’investissement ? Que faire pour promouvoir davantage un partenariat public privé mutuellement bénéfique, dans un esprit de responsabilité ?
A travers les programmes du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, nos pays ont déjà défini et chiffré leurs priorités pour l’agriculture, les infrastructures et l’énergie.
Pour les 300 projets du Programme de Développement des Infrastructures du NEPAD sur la période 2012-2040, le besoin de financement est estimé à environ 360 milliards de dollars, dont un programme prioritaire à court terme, pour 68 milliards de dollars. Déjà, une cinquantaine de projets ont fait l’objet d’une étude technique.
S’agissant des mesures à prendre pour soutenir l’investissement en Afrique, on pourrait penser : à l’assistance technique aux pays pour la préparation de projets ; au renforcement des instruments d’atténuation des risques. Je dois d’ailleurs préciser que la perception du risque en Afrique est souvent exagérée.
Je pense aussi à la création d’un Fonds d’investissement pour l’infrastructure en mobilisant des ressources telles que les fonds de pension et les fonds souverains ; à l’assouplissement des règles d’accès au crédit ; enfin, à une lutte plus soutenue contre l’évasion fiscale et autres flux financiers illégaux qui pénalisent nos efforts de développement.
Il appartient évidemment, aux pays africains de poursuivre des politiques macroéconomiques saines (maîtrise de la dette et du déficit public), fondées sur la bonne gouvernance, une mobilisation plus soutenue des ressources internes et un environnement des affaires propice à l’investissement.
Sur la migration, il faut continuer à accueillir et assister les réfugiés et personnes déplacées pour des raisons liées aux conflits et aux catastrophes naturelles. Il convient en outre, de travailler à des solutions durables aux crises pour rétablir la paix, la sécurité et la stabilité des pays affectés.
Nous devons également continuer à lutter contre les réseaux criminels de la migration clandestine et asseoir une stratégie de développement inclusif à long terme, qui génère la croissance, la prospérité et des emplois, en particulier, pour les jeunes.
source : Leral