A Aubusson, un bâtiment rénové aux couleurs de la tapisserie

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Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

HARMONIEUX. Pour rénover le bâtiment sélectionné pour accueillir la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson, la mission était double. Il s’agissait à la fois de valoriser un patrimoine, mais aussi la création contemporaine. Autant par l’aménagement d’espaces d’exposition et de créations dédiés à la tapisserie, que par une façade qui leur rend hommage.

L’énorme bâtiment culmine sur un versant de la vallée de la Creuse, dans la petite ville d’Aubusson (Creuse). Difficile de ne pas remarquer cette façade recouverte de lames de bois et de textile imprimé multicolore.

Ce bâtiment est celui des anciens locaux de l’Ecole nationale d’Arts décoratif d’Aubusson (ENAD). Depuis 2016, il accueille la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson. Mais avant cela, il est passé par un ravalement de façade… littéralement. Lauréat d’un concours, c’est à Terreneuve Architect qu’a été confiée la tâche de dépoussiérer le bâtiment. A la suite d’un projet de rénovation, lancé suite à l’inscription de la tapisserie d’Aubusson au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO en 2009.

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : hall d’entrée

 Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot

Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

Le hall d’entrée a été rénové. Une double hauteur y a été créée, mais cette fois-ci, vers le haut contrairement à la nef. Toujours dans ce souci de rappeler qu’il ne s’agit pas que d’un musée, mais bien d’une cité de la tapisserie, le hall communique avec des ateliers de créations contemporaines. « Par ce biais, il s’agit de valoriser une activité toujours d’actualité, qui a vocation à se redévelopper ».

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : revitaliser l’enseignement

Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

Plutôt connotée, la tapisserie d’Aubusson souffre d’un stéréotype : celui d’un art un peu vieillot qui n’intéresse plus vraiment. Pour tenter de contrer cette idée reçue, le projet architectural « consistait à ériger bien plus qu’un musée, en créant un ensemble qui favoriserait la création et revitaliserait l’enseignement de la tapisserie, notamment via la possibilité de créer sur place. L’idée de base consistait donc à réunir tout cela sur le même site et à mettre l’accent sur un patrimoine qui interagit avec l’actualité de la tapisserie », détaille Olivier Fraisse, architecte chez Terreneuve Architect. Ainsi, tout le bâtiment va être pensé à travers ce prisme : appréhender cet art dans son ensemble, son actualité et non pas seulement comme un simple témoignage du passé.

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : agrandissement

Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

Petit hic, l’ouvrage de 5000m2 n’est alors pas adapté pour y accueillir des tapisseries de grandes dimensions. « Nous étions alors sur une trame poteaux-poutres 4x4x4 mètres, ce qui était très contraignant. L’idée de base consistait à ajouter une extension capable d’accueillir les tapisseries », raconte Olivier Fraisse. Finalement, après analyse, les volumes sont trouvés dans le bâtiment existant.

Sous ce dernier à la place d’un ancien préau, a été creusée une vaste nef, « la nef des tentures »« Nous avons étayé le bâtiment, coulé des poteaux sur deux niveaux. Désormais, avec la nef, la hauteur sous-plafond culmine à 6 mètres, en plus des 15 mètres de largeur, pour une superficie totale d’environ 600m2. » Dès lors, les plus grandes tapisseries peuvent être exposées… Cet espace profite d’une lumière naturelle et douce, diffusée par de grandes ouvertures donnant sur un jardin clos creusé.

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : rôle de la lumière

Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

La lumière joue un grand rôle, puisque, très fragiles, les oeuvres ne doivent être exposées qu’à 50 lux maximum. Ce contrôle solaire est assuré par un apport en lumière douce permis par la façade. « C’est le textile de la façade et les lames de bois qui jouent le rôle de pare soleil, en fonction de leur orientation », détaille Olivier Fraisse.
Cette enveloppe recouvre la façade d’un textile imprimé et de lames verticales de pin Douglas du Limousin, sous la forme de bois massif reconstitué pour renforcer la rigidité. Le tissage n’est évidemment par un choix de hasard, puisqu’il renvoie directement au thème de la cité.

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : avant/après 1

Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

Transparent de l’intérieur, à l’extérieur le textile dévoile différente lames verticales colorées. « Les couleurs sont issues de l’analyse des tapisseries d’Aubusson. » Mais ce n’est pas que la colorimétrie typique de l’artisanat de la ville, marquée par le vert et le bleu, qui est mise en valeur ici, mais celle de la tapisserie en général.

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : avant/après 2

Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : avant/après 3

Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

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Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson : fiche technique

Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson © Daniel Rousselot
Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson © Daniel Rousselot

Maîtrise d’ouvrage
Cité internationale de la tapisserie Aubusson
Emmanuel Gérard, Directeur ; Bruno Ythier,
Conservateur
SELI, assistant maîtrise d’ouvrage
Xavier Nègre, chargé d’opération ; David Dumontoux,
conducteur de travaux

Maîtrise d’oeuvre
TERRENEUVE
Nelly Breton & Olivier Fraisse, architectes
Alice Levy-Leblond & Tina Sickert, responsables études;
Cyrille Lamouche, chef de projet chantier
C.Bokhobza, G.Bouca, M.Bouvard, L.Carnoy,
J.Morvillier, assistants ; E.Bogino, A. Gros E.Sigros,
A.Pavaux, S.Mohamad stagiaires
C.Vaillant, administration & communication
scénographie :
Frédérique PAOLETTI & Catherine ROULAND
architectes-muséographes ;

Aménagements extérieurs
Armelle CLAUDE, architecte-paysagiste;
E. Goutaudier

Graphisme façade & signalétique
Margaret GRAY graphiste;
Ch. Le Gall, responsable exécution,
Franck Jalleau, dessinateur du caractère l’Aubusson
lumière bâtiment: ACL Alexis Coussement, F. Gemelli
économie : AXIO Philippe Leygonie , Loïc Devay
bet structure : KHEPHREN BET structures;
S.Lacoste, L.Chambre, K. Aoun
bet fluides & SSI : CAP INGELEC Ch.Dussud, L.Portet,
G.Cozette, P. Boisumeau, B.Chotard, B.Costantini
conservation préventive ART RESCUE
Célestine Ousset, Anaïs ORTIZ

Acoustique
ALTIA ; R. Deneyrou
Fatima Nguyen, ingénieur

Sécurité incendie
VULCANEO, consultant
Jean-Marie Amiable
BEG-ESOP Jean-François Grandfond, OPC
DEKRA Isles, Olivier Ternet, Bureau de contrôle
VERITAS Limoges, A. Nacimiento, Coordinateur SPS

Autres intervenants
N. Chevalier, architecte des Bâtiments de France; N.
Bel, DRAC Limousin;
L. Shlumberger-Guedj, architecte conseil Musées de
France; D. Jager conseil sécurité incendie & D. Buffin
conseil sûreté du Ministère de la Culture

source : Bati Actu

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