Violences post-électorales au Kenya : la communauté internationale lance un appel au calme

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Dimanche, l’opposition au Kenya faisait l’objet de pressions de la part de la communauté internationale après les violences qui ont fait 11 morts depuis la réélection de Uhuru Kenyatta. La répression du gouvernement est aussi pointée du doigt.

La communauté internationale hausse le ton. Dimanche 13 août, des dirigeants ont appelé l’opposition kényane ainsi que les forces de sécurité du gouvernement à canaliser les violences meurtrières qui ont éclaté depuis l’annonce de la réélection de Uhuru Kenyatta à la présidentielle.

Les violences, circonscrites à des bastions de l’opposition dans l’ouest du pays et dans plusieurs bidonvilles de Nairobi, opposaient des partisans du candidat défait Raila Odinga, armés de pierres, aux forces de l’ordre qui les dispersaient à coups de gaz lacrymogène et de tirs d’armes automatiques.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a lancé un appel au candidat défait pour qu’il « envoie un message clair à ses supporteurs afin qu’ils s’abstiennent de recourir à la violence ». L’Union européenne et Londres ont également appelé à la modération tout en félicitant Uhuru Kenyatta pour sa réélection. « Dans la droite ligne de l’Union africaine, l’UE attend de l’opposition qu’elle respecte les résultats et use des voies légales disponibles » pour faire valoir ses récriminations, a déclaré dans un communiqué la haute représentante de l’Union européenne, Federica Mogherini.

« Nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne renoncerons pas », avait asséné samedi après-midi Johnson Muthama, l’un des hauts responsables d’une opposition qui n’a cessé depuis le scrutin de crier à la fraude électorale et assure que son candidat a remporté le scrutin.

Depuis vendredi soir, au moins 11 personnes ont été tuées dans ces violences post-électorales, selon un bilan établi par l’AFP de sources policières et hospitalières. Neuf personnes ont été tuées dans les bidonvilles de Mathare, Kibera et Kawangware, dans la capitale, dont une fille de neuf ans touchée par balle alors qu’elle se trouvait sur un balcon au quatrième étage d’un immeuble. Deux autres décès ont été rapportés près de Kisumu (ouest) et dans le comté voisin de Siaya.

Répression implacable

L’opposition n’est cependant pas la seule dans le viseur de la communauté internationale. La répression menée par les forces de sécurité a été implacable, même si le ministre de l’Intérieur, Fred Matiangi, a certifié que la police n’avait pas fait un « usage disproportionné de la force contre un quelconque manifestant où que ce soit dans le pays ».

Toutefois, un photographe de l’AFP a vu la police tirer des coups de feu en direction d’émeutiers dans la nuit de vendredi à samedi à Kibera. Et l’ONG Médecins sans frontières a indiqué avoir traité 54 personnes, dont sept blessés par balle, dans le seul bidonville de Mathare.

Human Rights Watch a par ailleurs appelé les forces de sécurité « à faire baisser et non augmenter la violence ».

Le Kenya, pays de quelque 48 millions d’habitants, garde vivace à l’esprit le souvenir des violences électorales de 2007-2008, les pires enregistrées dans le pays depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1963 et qui s’était traduit par la mort d’au moins 1 100 personnes.

source : France24

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