Hôtels de luxe, boutiques modernes, rues impeccables… La capitale du Rwanda apparaît depuis quelques années comme un modèle de développement pour toute l’Afrique. Au point que les ressources humaines des Nations Unies classent Kigali au même niveau que les grandes métropoles occidentales en termes de confort de vie.
«Petit Singapour», «Suisse de l’Afrique»… Les surnoms ne manquent pas pour qualifier la réussite du Rwanda, dont le président, Paul Kagame, a été réélu cette semaine avec 98,6 % des voix, et notamment de sa capitale, Kigali. La ville est en effet devenue la vitrine du dynamisme économique de ce petit pays de 12 millions d’habitants, qui se développe à grande vitesse depuis la fin du génocide qui l’a rendu tristement célèbre en 1994. Entre 2000 et 2015, la croissance de l’économie rwandaise a ainsi atteint 7,9 % par an en moyenne, une des plus fortes d’Afrique.
La capitale Kigali a été la première à profiter de l’expansion économique, et s’est radicalement transformée en quelques années. En arpentant les avenues de la ville, il est en effet difficile de croire que l’on se trouve sur le continent le plus pauvre de la planète: des parcs parfaitement entretenus, des maisons soignées et des immeubles de bureaux flambant neufs font rêver d’une «autre Afrique». La ville est ainsi devenue une des plus propres et sûres du continent. Il est en effet difficile de trouver l’ombre d’un déchet par terre, et les habitants s’y promènent sans problème de jour comme de nuit. À peine croyable quand on sait qu’il y a un peu plus de vingt ans, le pays était en proie à la pire guerre ethnique et civile de son histoire.
La capitale est désormais un modèle de bonne gestion pour les pays voisins, et enchaîne les distinctions internationales. L’ONU Habitat a ainsi déclaré Kigali comme la «ville la plus propre d’Afrique» en 2016 pour la troisième année consécutive. Cette année, elle a été couronnée «meilleure capitale africaine». D’après le Courrier International , qui cite les services des ressources humaines des Nations Unies, le confort de vie y serait en effet presque comparable avec celui de New York.
Une future Silicon Valley
Sous l’impulsion du gouvernement, Kigali s’est dotée d’infrastructures performantes, comme son aéroport international. Impeccable, celui-ci est équipé depuis 2016 d’un système numérique dernier cri afin de réduire la durée des formalités pour les voyageurs. Les voies rapides goudronnées assurent quant à elles une circulation fluide entre la capitale et sa banlieue.
Les efforts consentis par l’État pour moderniser la ville et la rendre attractive aux yeux des investisseurs étrangers ont rapidement porté leurs fruits, et les grues font désormais partie du paysage. Le centre s’est ainsi hérissé d’immeubles modernes et d’hôtels parfois luxueux. Construite en 2011, la Kigali City Tower, une tour de dix-huit étages, trône au milieu du centre d’affaires, qui ambitionne de concurrencer celui de Johannesburg, aussi surnommé «kilomètre le plus riche d’Afrique». À l’intérieur de l’édifice, on trouve une grande surface ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des cafés, des commerces high-tech, ainsi que des bureaux de standing.
Mais la capitale voit encore plus loin. D’ici 2018, une «Silicon Valley rwandaise» ouvrira ses portes dans la périphérie. Cette ville nouvelle, baptisée Innovation City, devrait regrouper sur un même site différents acteurs de l’économie de la connaissance et des nouvelles technologies. Près de 250 millions d’euros seront injectés dans cette «cité innovante», qui sera couverte par la 4G, comme 60 % du pays. Au cœur de ce dispositif, un campus universitaire accueillera des antennes de l’université américaine Carnegie Mellon, mais aussi de l’Institut africain des sciences mathématiques afin d’y former la future élite du pays.
source : Le Figaro