Le Parti démocratique sénégalais (PDS) n’a pas mis du temps à répondre au Président Macky Sall. Ce dernier invitait ce samedi, en marge de la célébration religieuse de la fête de la Tabaski, la classe politique, notamment l’opposition au dialogue.
Selon Me Wade et ses camarades, il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter sur les questions essentielles de notre démocratie sans au préalable, « ré-instaurer le consensus de toute la classe politique sur le processus démocratique, sans procéder à audit indépendant du fichier électoral sous supervision de l’Union Africaine, des Etats Unis et de l’Union Européenne de sorte que tous les sénégalais qui le désirent soient inscrits sur les listes électorales et entrent en possession de leurs cartes d’électeurs contenant des énonciations exactes ».
Dans la même veine, le PDS indique dans le communiqué dont copie est parvenue à la rédaction de Leral.net, qu’il faut mettre en place un vrai organe indépendant de supervision et contrôle du processus électoral en lieu et place de la CENA « qui a perdu toute crédibilité et qui est devenue un simple supplétif du gouvernement ».
Ce n’est pas tout. Ce parti veut qu’il y ait un Conseil constitutionnel « capable de neutralité et dont au moins un ou deux membres, seront désignés par le chef de l’opposition ». A cela, Wade et ses camarades ajoutent qu’il faut désigner à la tête de la Cour suprême des magistrats « neutres, indépendants, avec une moralité irréprochable et qui ne sont pas le bras armé de l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique de Macky Sall ».
Dans leurs récriminations, les Libéraux indiquent qu’ « il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque des pans entiers de notre justice sont soumis au pouvoir exécutif, en totale violation du principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs et lorsque des magistrats controversés, normalement à la retraite (Mamadou Badio Camara ou Henri Grégoire Diop) sont maintenus en activité pour services rendus ou à rendre ».
« Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque le gouvernement interdit pratiquement toutes les manifestations de l’opposition, harcèle ceux qui le gênent en les emprisonnant ou les exilant ; Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque le président de la république décide de ne pas appliquer la Constitution, en refusant de définir le statut de l’opposition, ses droits ainsi que ceux de celui qui en est le chef », ont-ils insisté.
Dans le texte, ils estiment qu’ « après avoir rompu » le dialogue politique et le consensus sur le processus électoral bâti depuis plus de 20 ans, avec la participation de la société civile, de nos partenaires et amis traditionnels, et organisé « l’un des scrutins les plus controversés de toute l’histoire de notre pays, Macky Sall appelle à un dialogue politique, après avoir organisé une fraude sans précédent pour s’assurer une majorité à l’Assemblée Nationale ».
Dans ce sens, le PDS affirme son « attachement au dialogue et à la concertation, fondements d’une démocratie mature et apaisée ». Il tient cependant à rappeler que « sourd à toute forme de concertation, Macky Sall qui n’a jamais prêté oreille aux appels et préoccupations de l’opposition, a substitué un système autoritaire à nos traditions démocratiques de concertation et élevé l’intolérance et la brutalité, en méthode de gouvernance ».
Pour Omar Sarr et ses camarades, le « recul démocratique, l’intolérance et les violences politiques marqués par les interdictions de toutes sortes, les arrestations arbitraires et l’emprisonnement sont les seules réponses données à l’opposition lorsqu’elle entend exercer les droits que la Constitution lui confère ».
source : Leral