« Si on se place du côté des intérêts du Sénégal et des objectifs poursuivis par le Président Sall avec son Plan Sénégal Emergent, Indiscutablement Non, M Bohn n’est pas l’homme de la situation.
Si on se place du côté des intérêts des compagnies européennes, opérant au Sénégal et des objectifs poursuivis par l’Union Européenne dans le cadre de la politique de généralisation de l’Open Sky, Indiscutablement Oui, M. BOHN est l’homme de la situation », analyse la source de Leral. (4e partie de l’enquête, réalisée par Leral, sur le recrutement des pilotes d’Air Sénégal SA)
L’Europe, grâce à sa politique d’Open Sky a réussi, à confiner la totalité des compagnies aériennes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sur le réseau Inter-Etats africain. La totalité des liaisons Intercontinentales d’Europe et vers l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont assurées par des Compagnies aériennes occidentales.
Résultat de course, la totalité des Compagnies africaines de l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont chroniquement déficitaires et vont s’enfoncer inéluctablement dans une longue agonie avec pour seule et unique issue le dépôt de bilan.
Le Hub aérien régional, tel que défini dans le Plan Sénégal Emergent, s’articule autour d’un pavillon national, fort d’un pôle logistique et de services d’appui performant et enfin d’un Aéroport de dernière génération efficace et dynamique. Il constitue un pilier important dudit Plan 2035.
Un pavillon national fort et performant, dévoile la source de Leral, contribue inéluctablement à la vitalité de l’économie nationale.
Notamment dans l’industrie du voyage, le tourisme, la balance commerciale, les activités d’exportation et de production minière, agricole ou industrielle et, au rayonnement international du Sénégal, en termes d’image et d’ouverture.
La desserte la plus florissante de l’Industrie du Transport Aérien du Sénégal est la desserte France / Sénégal. Les droits de trafic du Sénégal sur cette desserte sont cédés sans contrepartie à une compagnie aérienne française.
Cette dernière, accuse-t-on, fera tout ce qui est en son pouvoir pour garder le statut quo et ne pas les rétrocéder au Sénégal.
« Les pratiques tarifaires appliquées par les compagnies aériennes occidentales sur cet axe sont tout simplement scandaleuses. On y trouve des billets en classe économique vendus à 1 400 000 F XOF pour un Dakar/Paris/Dakar. Pour ce qui est de la classe affaires, les tarifs affichés sont de l’ordre de 2 500 000 F XOF. La destination Dakar coûte effectivement très, très cher. Et, il n’est pas difficile d’identifier les coupables », indexe la source.
Ladite source reste d’avis qu’imposer la présence d’une compagnie aérienne africaine et sénégalaise, de surcroit sur les dessertes intercontinentales ne sera pas aisé. Cela risque de bouleverser un ordre établi, en déclenchant auprès d’un proche voisin, un certain déclic.
« Jugez en vous-même, pendant que Air Côte d’Ivoire se débat en cumulant des pertes sur son réseau du domestique et du voisinage, une compagnie européenne se lèche les babines en exploitant l’axe Paris/Abidjan deux fois par jour et avec de très gros porteurs (Airbus 380 et B 777-300 ER).
Pour information, le chiffre d’affaires annuel dégagé sur l’axe Sénégal/France toutes compagnies confondues est de l’ordre de 300 milliards de F XOF », nous apprend la source.
Une question à cent balles. « Qui peut être l’homme de la situation pour l’émergence d’une Compagnie Aérienne nationale sénégalaise ?», conclut la source.
source : Leral