La crise qui secoue aujourd’hui le Parti socialiste, est révélatrice du manque de démocratie qui prévaut dans pratiquement tous les partis politiques du Sénégal. Pour avoir voulu gérer le parti de Senghor en fonction de ses intérêts du moment, Ousmane Tanor Dieng a plongé ce parti dans une crise sans précédent, qui risque d’être tout simplement fatale à sa survie.
A voir ce qu’a été le Parti socialiste, ce qu’il aurait dû devenir et ce qu’il est devenu aujourd’hui, ses partisans et sympathisants ne peuvent que nourrir des regrets. Après avoir dirigé le Sénégal pendant plus de deux décennies, ce parti presque sexagénaire en est réduit aujourd’hui, à jouer les seconds rôles pour ne pas dire à être à la remorque du pouvoir Apr, un parti mineur qui n’a même pas encore dix ans d’existence.
Malgré les réticences de figures emblématiques du Ps telles que Khalifa Sall, Aissata Tall, Idrissa Diallo, Barthélémy Dias, Bamba Fall pour ne citer que celles là qui se sont opposées ouvertement à l’arrimage de leur barque à celle de l’Apr, Ousmane Tanor Dieng, pour des raisons qui lui sont propres, a fait fi de leur avis. Pis, il les a combattus, mis en minorité et aujourd’hui, il compte tout simplement les jeter par-dessus bord.
Une situation qui démontre encore le manque de démocratie qui prévaut dans les partis politiques. Aujourd’hui, ce qui déchire le Parti socialiste, ce n’est rien d’autre que son compagnonnage avec Benno Bokk Yaakar et la volonté de son chef de ne pas présenter un candidat à l’élection présidentielle pour laisser le champ libre au champion de l’Apr, qui, en échange, leur offre de tendres sucettes à se partager.
Pour les frondeurs du Parti, il est impensable de se contenter de miettes si l’on peut tout avoir. D’autant que leur formation est l’une des plus structurées du Sénégal et a réussi à s’implanter dans tous les coins et recoins du Sénégal. Malheureusement, du fait de l’ambition du chef qui se considère comme irremplaçable dans le parti, tous ceux qui ont un point de vue contraire au sien, sont vite envoyés à l’échafaud.
Chose d’autant plus incompréhensible que Tanor Dieng symbolise l’échec au sein de la formation des Verts. Il n’a cessé de cumuler les échecs au fil des compétions présidentielles auxquelles il s’est présenté. Au finish, il avait même décidé de raccrocher les godasses pour laisser la place aux jeunes mais depuis, il est plus que jamais scotché à son fauteuil, faisant et défaisant les carrières. A bien considérer les choses, cette zone de turbulence que traverse le navire socialiste découle surtout d’un certain manque de générosité et de concertation de son leader.
Car les règles élémentaires de la démocratie voudraient que l’on consulte la base pour des décisions majeures qui engagent le parti. Malheureusement, au sein des partis, la base est considérée uniquement comme un faire valoir mais les décisions majeures émanent du chef et de ses affidés. Ce qui a même fait dire aux camarades socialistes de France, « la gestion clanique et calamiteuse du parti par Ousmane Tanor Dieng, son non-respect des textes et des instances qui nous régissent, son souci permanent de gérer son unique carrière et de préserver ses privilèges, ont plongé le Parti Socialiste dans une crise sans précédent ».
Et aujourd’hui, le radicalisme de Khalifa Sall et ses partisans n’est que la conséquence de l’absence de démocratie et de concertations. Même les sages qui dans le temps, s’investissaient pour arrondir les angles quand un conflit survenait, sont devenus aphones pour ne pas dire inexistants.
Qui alors pour sauver le navire vert du naufrage qui le guette ?
source : Dakar Actu