La NSA, la plus secrète agence de renseignement des États-Unis, a été infiltrée et dévalisée par des pirates anonymes. Un groupe mystérieux a obtenu de nombreux outils de piratage que les États-Unis utilisaient pour espionner d’autres pays. Selon le New York Times, qui révèle l’ampleur de l’affaire, cela met le monde en danger.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
C’est l’histoire de l’arroseur arrosé : la NSA, considérée comme le chef de file mondial en matière d’intrusion dans les réseaux informatiques de ses adversaires n’a pas réussi à protéger son propre système.
Un groupe de hackers dissimulé sous le mystérieux nom de code « Shadow Brokers » (les courtiers de l’ombre) a réussi à percer l’arsenal numérique des Etats-Unis et a revendu les armes informatiques américaines.
« Ces fuites ont causé des dommages incroyables », reconnaît Leon Panetta, l’ancien directeur de la CIA dans les colonnes du New York Times. Selon le journal, ce vol a donné lieu à une vague de cybercriminalité sans précédent : les logiciels de demande de rançon qui ont affecté les ordinateurs de millions de personnes, les pannes informatiques du système informatique des hôpitaux du Royaume-Uni et d’Indonésie, et la perturbation de la production d’une usine automobile en France figurent parmi les attaques menées grâce aux armes informatiques volées à l’agence américaine.
Même si elle soupçonne les Russes, l’agence fédérale ignore toujours comment la fuite de ses outils les plus secrets a été possible. Ce qui suscite des commentaires moqueurs de la part du groupe de pirates. Une humiliation publique qui s’ajoute à ce que le New York Times qualifie de pire débâcle de l’histoire du renseignement américain.
source : Rfi