Les prochains jours risquent d’être difficiles pour le secteur de la santé à Ziguinchor. Les blouses blanches sur le pied de guerre menacent de paralyser le système les jours à venir. Le secrétaire général de l’Union régional SUTSAS de Ziguinchor, Ousmane Mbaye, qui assistait au point de presse des agents de santé de la JICA l’a fait savoir hier.
Dépité par le retard de paiement de salaires qui dure depuis plus de sept mois et dont sont victimes ces agents de santé, Ousmane Mbaye déclare qu’un préavis de grève est déposé. En effet, au nombre de 80 dans la région, ces agents de santé ont été recrutés dans le cadre du programme JICA que la coopération japonaise a initiée pour appuyer la politique de ressources humaines de la santé publique au Sénégal. «Ils ont été recrutés depuis presque un an.
Et, depuis lors, l’Etat joue au chat et à la souris avec les salaires des camarades. C’est pourquoi nous avons transféré la question au niveau du bureau exécutif national pour engager les hostilités …», martèle le syndicaliste qui hausse le curseur. «Il ne s’agit plus de dire payer leur leurs salaires, nous disons qu’il faut leur payer en rappels l’intégralité des sommes dues en arriérés et que l’on trace une nouvelle ligne de départ»
Aujourd’hui, la menace de paralysie du système est très persistante, si l’on en croit Ousmane Mbaye qui a étalé un chapelet de maux qui gangrènent le secteur. De l’endettement des postes de santé à leur paupérisation, la situation est grave, a laissé entendre le syndicaliste. «Les camarades sont en train de travailler dans des postes de santé qui sont surendettés avec l’initiative «Yeksina». Les postes se sont endettés auprès des dépôts des districts.
De l’autre côté, l’Etat ne rembourse pas l’initiative de gratuité 0 – 5 ans communément appelé CMU. Les dépôts de district s’endettent à leur tour auprès de la PRA (Pharmacie Régionale d’Approvisionnement) et, au bout du compte, lorsque les postes se seront effondrés, c’est l’ensemble du système qui est menacé. C’est dans ce sens-là que nous avons dit que nous, en tant que sentinelle du système, nous n’accepterons pas de voir l’Etat paupériser les postes, paupériser le niveau intermédiaire que constitue les centres de santé et mettre en danger le système. Parce que la santé publique, ce n’est pas pour l’Etat, mais pour les populations …»
Le cri de cœur de ces agents de santé porté au niveau du bureau exécutif, le secteur court ainsi un gros risque de paralysie les jours ou semaines à venir.
source : Seneweb