C’est la première fois que le Sénégal dépasse le volume des 100.000 tonnes de produits horticoles exportés sur le marché international.
Une performance saluée lors de la rencontre des acteurs de la production horticole regroupés au sein du réseau national d’échanges sur les pesticides.
Cependant, des difficultés demeurent notamment avec la filière mangue qui a connu beaucoup de problèmes dans le marché de l’union européenne.
Cette année, les exportations de fruits et légumes sont de l’ordre de 106.200 tonnes, soit une progression de 20 % par rapport à l’année dernière.
Une performance saluée par les acteurs de la filière horticole regroupés au sein du réseau national d’échanges sur les pesticides lors de la rencontre d’évaluation tenue à la Direction de la protection des végétaux (Dpv), qui ont également analysé les difficultés notées dans le secteur des exportations horticoles.
Du point de vue conformité, les notifications reçues montrent que le Sénégal est à plus de 99,5 %. Cependant, cela n’occulte pas les difficultés qui ont valu à notre pays 18 notifications d’interception pour la filière mangue pour des raisons phytosanitaires.
Un plan d’actions est en train d’être mis en place pour réduire ces notifications. Les acteurs ont estimé que le contrôle visuel a atteint ses limites objectives si bien que la Dpv veut effectuer des traitements de quarantaine tels que la fumigation et autres pour renforcer et compléter le contrôle.
En amont, il y a beaucoup de travail qui reste à faire pour la lutte contre les mouches de flux quand on sait que les capacités d’intervention de la Dpv sont, pour le moment, en-deçà des superficies qui sont touchées par les mouches.
Chef de la division de la législation phytosanitaire et de la quarantaine des plantes à la Dpv, Abdoulaye Ndiaye a affirmé que pour la filière mangue, 168 tonnes ont été mises en quarantaine aux frontières de l’Union européenne.
Rapportées au volume total qui a été de 7.200 tonnes qui sont exportées, le taux de non conformité est de 0,90 %.
Compétitivité
La Dpv suit, de manière rapprochée, l’environnement des pesticides depuis 2012 avec la fondation Ceres Lucostox.
Les analyses faites en 2008 avaient trouvé des niveaux anormalement élevés de résidus de pesticides dans les fruits et légumes.
Mais, en 2012, avec le démarrage des activités du réseau, une véritable progression a été notée et en 2016, de bons résultats ont été enregistrés en teneur de résidus de pesticides dans les fruits et légumes en termes de diagnostic sur le terrain.
Conseiller technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Boubacar Dramé a rappelé que le ministère a fait du secteur de l’horticulture son cheval de bataille afin que les produits horticoles soient compétitifs.
Cependant, il considère que pour être compétitif, il faut être conforme aux exigences des marchés devenus contraignants avec la nouvelle réglementation mise en place par l’Union européenne que les acteurs doivent intégrer pour demeurer compétitifs.
A l’en croire, la stratégie du ministre n’est pas de choisir entre la production horticole locale et la production importée, mais les deux. « Il faut faire en sorte que les denrées soient de qualité pour le consommateur national mais aussi pour les marchés d’exportation », a-t-il soutenu.
M. Dramé a rappelé que le Sénégal a obtenu un agrément appelé 430 depuis 2006 qui lui vaut un allègement du contrôle de tous ses produits sur le marché européen. « Mais cela ne doit pas nous pousser à dormir sur nos lauriers au risque de subir des interceptions », a-t-il prévenu.
En fait d’interception, il a révélé que sur les 50.000 tonnes interceptées dans l’espace Cedeao, le Sénégal est à 138 tonnes.
Il a souligné que ce progrès est le fruit des mesures prises par le gouvernement du Sénégal aussi bien au niveau des producteurs que des exportateurs.
auteur : Abdou DIOP – Le soleil