Les délégués d’une dizaine de quartiers de Thiaroye Azur ont pris l’engagement de jouer un rôle moteur dans l’accompagnement de l’exécution du projet de dépollution de la baie de Hann. Ils ont mis sur pied un comité ad hoc de suivi dudit projet à Thiaroye Azur où 70% des ménages seront raccordés aux égouts.
Thiaroye Azur est une bande de terre coincée entre le village traditionnel de Thiaroye sur Mer, la mer et Rufisque. Cette agglomération de 21.000 âmes ne rame pas à contre-courant du projet de dépollution de la baie de Hann. Il ne pouvait pas en être autrement. Les délégués des quartiers Sepco 1, Sepco 2, Safco 1, Safco 2, Cité Alizé, Cité Ousmane Fall (Cof) de la Société africaine de raffinage (Sar), Cité Recherche scientifique et technique (Rst), Cité de la Direction de la protection des végétaux, Socabeg ont porté sur les fonts baptismaux un comité ad hoc de suivi du projet de la dépollution de la baie. « L’intervention du directeur général de l’Onas nous rassure. Notre défi, c’est de mobiliser toutes les populations pour la mise en œuvre du projet, car il y va de notre intérêt avec l’assainissement des différents quartiers de Thiaroye Azur », a dit le président de l’Inter-amicale de Thiaroye Azur, Mamadou Diouf.
Auparavant, la porte-parole du jour, Adja Astou Mbaye, a identifié les problèmes d’assainissement de leur agglomération. Elle est convaincue que l’assainissement des quartiers sera réglé avec la dépollution. « Le projet de dépollution de la Baie de Hann vient à son heure. Au-delà de la dépollution de la baie, il y aura un impact économique et social direct et indirect sur l’environnement, la santé des populations et les ménages, en ce sens qu’il réduira les charges des familles liées aux vidanges des fosses septiques et les problèmes d’hygiène et santé », a évoqué Adja Astou Mbaye.
70% des ménages branchés à l’égout
Le temps de l’incompréhension semble s’éloigner à Thiaroye Azur où les populations nourrissent toutes les attentes par rapport à la restauration de la baie qui s’étend du Port autonome de Dakar jusqu’à Mbao. « Thiaroye Azur continue à fonder de grands espoirs sur « le projet de dépollution de la baie de Hann » pour trouver des solutions durables voire définitives aux problèmes d’assainissement en général et d’évacuation des eaux de pluies et des eaux usées en particulier », s’est exprimée Mme Mbaye. Les populations ont pris l’engagement d’être des bénéficiaires acteurs dans sa mise en œuvre. Au-delà de la restauration des écosystèmes, il y a un versant de mesures sociales qui se déclinent en termes de pose des branchements sociaux, de création d’emplois. Dans cette perspective, le projet transformera le cadre de vie des milliers de personnes dans cette agglomération. « 70 % des ménages auront des branchements à l’égout », a assuré le directeur général de l’Onas, Lansana Gagny Sakho.
En réponse aux 30 % des ménages restants, une question posée par plusieurs intervenants comme Boubacar Barry, le directeur général de l’Onas a répondu qu’il n’est pas exclu que d’autres financements soient recherchés pour raccorder tous les ménages. Aussi l’Onas a apporté des réponses à la collecte, à l’évacuation et au traitement des eaux usées. « La réalisation de l’intercepteur du projet de dépollution de la baie de Hann constituera donc une opportunité pour réaliser un exutoire pour les eaux usées collectées par le réseau semi-collectif de Thiaroye Azur », a souligné le directeur général de l’Onas. Il en est de même pour le système semi-collectif du quartier Ousmane Fall qui recueille les eaux usées de l’Hôpital psychiatrique de Thiaroye.
Du fait de l’affleurement de la nappe, le déversement des eaux usées, les familles avaient une facture salée de la vidange. « Il y a des familles qui dépensent entre 25.000 et 30.000 FCfa par vidange parce qu’il y a une fosse commune pour des maisons dans certaines cités », a expliqué la présidente des résidents de la Cité Sepco1.
L’absence d’un système digne d’assainissement remet au goût du jour la non priorisation de l’assainissement durant la viabilisation, le lotissement. C’est toujours après l’installation des populations que les problèmes d’assainissement sont soulevés. C’est une incohérence qu’il faudra régler.
source : Le Soleil