Cleaning Day !

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Lancé par le Président de la République pour nettoyer le pays et chaque premier samedi de mois. C’est bien, c’est noble mais faudrait-il maintenir le pays propre en tout temps.

Portrait de Abdou Karim FOFANA - Ministre de l'Urbanisme de la République du Sénégal © Malick MBOW
Portrait de Abdou Karim FOFANA – Ministre de l’Urbanisme de la République du Sénégal © Malick MBOW

Et pourtant,  ce n’est pas compliqué, il suffit juste que tout le monde balaie devant sa porte au sens figuré comme au sens propre et pour ce faire, il faut une reconversion des mentalités à la base et bien nettoyer les domiciles et environs pour attendre les structures habilitées à la collecte des ordures. La reconversion des mentalités consiste, en partie, à nous laver les mains avec de l’eau et du savon mais surtout ne pas les salir avec de l’illicite. On ne demande pas à des affamés qui ne voient même pas le diable pour lui tirer la queue d’être le héros d’un jour en se donnant corps et âme tandis que d’autres se présenteront en costume blanc avec un cache-nez et un râteau ou une pelle pour soi-disant nettoyer.  Le bon et vrai nettoyeur n’est même pas sûr de se soigner s’il se tapait un microbe ou une bactérie.

Le Président est animé par un souci de rendre notre environnement agréable à l’image de nombreux pays et de notre voisine la Gambie qui a instauré le « cleaning day » depuis longtemps en y préparant son peuple. Il faut, pour réussir cette affaire,  qu’elle soit l’affaire de tout le monde et que chacun se sente concerné depuis son domicile, son école, son lieu de travail.

A propos de l’école, pourquoi ne pas ramener les leçons d’instruction civique et de morale avec de forts coefficients en compositions ou autres examens. De notre temps, à l’école primaire et dans les classes préparatoires, on nous faisait lever les mains pour vérifier leur propreté avant d’écrire sur les cahiers (à l’époque, c’était les portes-plumes et de l’encre à la place des stylos à bille d’aujourd’hui) et la chanson la plus redoutée était « valsez, valsez petites mains, montrez-les bien, avez-vous fait votre toilette de ce matin etc. » pour seulement dire qu’il fallait toujours être propre et nous grandissions avec cette mentalité.

Alors, il ne faut pas que ce « cleaning day » soit du tape-à-l’œil, comme dirait l’autre et que ce ne soit pas comme certaines décisions prises à la va-vite et qui n’ont duré que le temps d’une rose à défaut de faire pichhhh.

Aussi, avant de nettoyer il faut penser à désencombrer les trottoirs; sur le plan urbain, rien ne pourra être propre si on ne commence pas à débarrasser les trottoirs de ces occupations anarchiques et le consolider dans la durée. L’état doit prendre ses responsabilités en parfaite intelligence avec les autorités locales (maires et chefs de quartier) en  commençant par faire l’audit sur toutes les villes pour vérifier si les limites de propriété sont bien respectées et  ensuite prendre des mesures pour faire respecter les règles et veiller à ce que désormais toute nouvelle construction respècte ces règles urbaines et normes pour en toute logique en venir au nettoyage, une fois l’espace dégagé seulement. Ce serait aussi un aspect du cleaning day dans la continuité et la pérennisation et éviter ce qui se fait en Guinée où le cleannig day existe déjà mais sans un respect des règles primaires et au finish, le problème demeure entier.

Au total, Il faut une réelle et bonne sensibilisation, un bon nettoiement des têtes et des mains mais également fédérer les énergies pour montrer qu’on peut faire comme les autres à moins que…(que chacun tire la bonne conclusion). Il faut conséquemment sanctionner positivement ou négativement et a tous les niveaux. Enfin, rendons nos poches de vêtements utiles pour qu’à défaut d’y mettre de l’argent, qu’on les charge des emballages de chewing-gum, de bonbons , de mouchoirs à jeter,  de sachets en plastique etc.  pour ne pas les laisser dans les rues et trottoirs,

Nettoyer,  c’est bien mais ne pas salir, c’est mieux disait-on! Ne salissons pas notre pays avec du superflu à outrance.

Auteur : Badou CAMARA – A4 Perspectives

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