Une décision légitimée, selon Mbaye Mbengue, président dudit collectif, par des mesures prises par la tutelle et la direction générale du Pad qui tirent leurs entreprises carrément vers le bas.
Dans l’entretien qui suit, M. Mbengue confie que ses pairs et lui, ont décidé d’observer un arrêt pour que les autorités étatiques prennent conscience de l’impopularité de cette mesure qui menace la viabilité de leurs entreprises. Aujourd’hui, le Ceatlcs demande au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement de revenir sur sa décision concernant sa volonté de procéder à l’application du règlement 14 de l’Uemoa depuis le 1er janvier 2020. Ce jusqu’à ce que le Port soit doté de suffisamment de ‘pèse essieux’ pour leur éviter cette perte de temps énorme.
‘’Le temps perdu lors de l’enlèvement fait qu’il est aujourd’hui devenu trop difficile de sortir un seul conteneur du terminal à conteneur. Chaque jour, on fonctionne à perte. Cela depuis le début de l’année avec la décision du ministère du transport qui a annoncé la date d’entrée en vigueur de cette mesure.
À quelques heures du début de l’arrêt de travail, le Ceatlcs dit avoir décidé d’observer un arrêt de travail à compter du vendredi 24 janvier 2020 à 8 heures. Une décision légitimée par deux mesures phares. ”Il s’agit de l’application Pèse essieux du règlement 14 aux conteneurs et des frais d’accès au Port nouvellement appliqués aux transporteurs agréés.”
‘’Aujourd’hui, ils n’ont qu’un seul Pèse essieux mobile pour gérer 800 conteneurs par jour. Ce qui impacte sur la livraison des containers. Car, de deux conteneurs livrés par jour et par camion, on est aujourd’hui arrivé à un niveau où il est devenu difficile d’en avoir un seul. Il faut faire entre 14 et 16 heures du terminal Ags en passant par le port jusqu’à la sortie et les peser. Du coup, là où un camion consommait 20 litres de gasoil pour aller chercher un container, il lui en faut 40 litres, plus les mouvements au niveau des camions. Cette situation nous la vivons depuis 20 jours. On l’a fait savoir à notre tutelle et à la Direction générale du Port de Dakar.
L’autre point porte sur la note circulaire sortie par ladite direction générale. Laquelle a décidé de fixer un tarif de 6 600 Fr par accès camion pour les transporteurs agréés. Soit 6 600 Fr au chargement et autant au déchargement’’. Cela traduit, selon lui, une hausse vertigineuse des frais d’accès des camions qui sont passés de 50 000 F/an à plus de 4,8 millions F à raison de 13 000 F par jour et par conteneur. Ce qui revient à dire que chaque entreprise disposant de 5 camions, devra payer au minimum 25 millions par an rien que pour son accès au Port.
Le président Mbengue dit ne pas comprendre cette mesure qui menace la vie des entreprises. La preuve est, selon lui, que ces 5 dernières années, plus de 150 entreprises sur les 300 qui étaient en activité au Port de Dakar ont mis la clé sous le paillasson. Et si cette situation n’est pas corrigée, prévient-il, cela va entraîner une mort certaine de toutes les entreprises agréées pour le transport et la livraison des conteneurs au Sénégal.
‘’L’arrêt de nos activités va lourdement impacter sur l’économie’’, prévient le président du Ceatlcs. Elle va engendrer, entre autres, des taxes supplémentaires, un arrêt des activités au port. Une situation qui va obliger les navires de transport de conteneurs à rester en rade. Ce qui va leur coûter des frais variant entre 5,9 millions et 8,9 millions de nos francs. Aujourd’hui, le Ceatlcs invite l’État à dispenser provisoirement Dpw de son pèse essieu, le temps que le Port de Dakar s’équipe et surtout laisse tomber ce nouveau tarif d’accès des camions au Port.