Droits et devoirs des acteurs pour une meilleure protection des données

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Convaincue qu’il est impossible de parler d’inclusion financière sans mettre à contribution les données personnelles, la présidente de la Commission nationale de protection des données personnelles (CDP) du Sénégal, Mme Awa Ndiaye, a exposé sur la culture de la confiance entre les acteurs -banquiers comme clients- pour une bonne réussite.

Droits et devoirs des acteurs pour une meilleure protection des données
Droits et devoirs des acteurs pour une meilleure protection des données

Pour elle, les responsables du système doivent donner toutes les garanties aux consommateurs pour que ces derniers soient rassurés quant à la protection de leurs données personnelles.

En pédagogue avisée, et même si elle révèle être ‘’émue’’ à l’idée de devoir ouvrir ce séminaire dans un domaine qui n’est pas la sienne, elle a su tenir un véritable cours magistral aux élèves et étudiants venus nombreux assister et échanger avec les professionnels.

Elle a été l’invitée d’honneur de la session de sensibilisation à l’Education financière et la protection des données des consommateurs, tenue au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (Cesag), dans le cadre de la Semaine de l’inclusion financière édition 2019, initiée par la Bceao.

Évoquant d’emblée les relations entre la CDP et la Bceao, elle signale que c’est un partenariat autant important que nécessaire. « Dans un monde digital, il est évident que la protection des données personnelles des populations est le fondement de cette avancée. Forcément, il faut inclure dans l’éducation à l’inclusion financière, une partie importante aussi bien pour les personnes qui acceptent ou qui vont accepter d’être dans le système que ceux-là qui gèrent le système financier », a indiqué Mme Awa Ndiaye.

Elle souligne que la loi sur les données personnelles a encadré la mise à disposition des données et celle-ci impose des obligations aux responsables de traitement que sont les banques ou les systèmes financiers décentralisés. « La loi donne aussi des droits aux personnes concernées. Ces droits, ces obligations, ces devoirs, nous devons les connaître, nous en approprier pour faire en sorte que la confiance puisse être le moteur de cette inclusion financière digitalisée, de promouvoir et propulser une véritable inclusion financière dans nos pays. Nous en avons besoin dans nos stratégies de développement », a-t-elle estimé.

Pour ce qui concerne les actions menées par la CDP, Mme Awa Ndiaye précise que sa structure ne joue pas un rôle de Police. « Je dis souvent que nous ne sommes pas des gendarmes, nous sommes des partenaires qui accompagnons les différents secteurs de la vie publique et celle privée, parce que nous voulons réussir ce service qui nous a été confié et qui consiste à sauvegarder, garantir la confidentialité, la sécurité des données personnelles des citoyens sénégalais », a clairement expliqué Mme Awa Ndiaye.

Comme tous les acteurs, la présidente de la CDP a aussi rappelé le caractère central des données dans l’inclusion financière par la digitalisation. « Aucun service financier ou de monnaie électronique ne peut marcher sans les données personnelles des clients ou personnes qui les leur confient. Ces clients ont véritablement besoin d’être rassurés quant à l’utilisation de ces données qui sont leur vie privée et qu’ils voudraient conserver avec la plus grande confidentialité », a fortement soutenu Mme Ndiaye.

Cibles aussi importantes et vulnérables

Pour Awa Ndiaye, l’inclusion financière, c’est une ambition, une obligation pour nos pays pour que le développement y devienne une réalité. « Nos pays ont besoin d’un environnement financier le plus large et le plus solide possible. Ils ont donc besoin des cibles aussi importantes et vulnérables comme les femmes et les jeunes », a analysé Mme Ndiaye.

Convoquant son expérience d’ancienne ministre de la Micro-finance du Sénégal, la présidente de la Commission des Données Personnelles (CDP) a révélé que les populations ont souvent été réticentes à confier leur argent aux institutions financières. « Elles ont souvent préféré garder leur argent sous le matelas ou sous le lit plutôt que de le confier aux banques. Beaucoup ont eu peur d’aller vers les banques ou vers les instituts de micro-finance parce que la confiance n’était pas là », a souligné Mme Awa Ndiaye.

Et pour bâtir une confiance qui permettra une implication des femmes et des jeunes dans les systèmes financiers de manière sereine, la loi sur la protection des données personnelles signale que des obligations sont rattachées aux responsables en charge de ces traitements, à savoir les banquiers, et des droits accordés aux populations. « Avec cette loi, les responsables sont assujettis à des obligations de confidentialité de respect par rapport aux données qui leur sont confiées par les populations. Ces responsables ne peuvent pas demander plus d’informations qu’il n’en faut et le client a le droit de ne pas donner plus que ce qu’il faut », a renseigné Mme Awa Ndiaye. Non sans insister pour signaler que la confidentialité garantit la confiance.

En plus de cette confiance, la présidente de la CDP est revenue sur les droits des populations, à avoir les informations et renseignements nécessaires, relativement à ses données personnelles pendant ou après son intégration dans une institution financière.

Dans sa conclusion en ce qui concerne l’importance de l’inclusion financière, Mme Awa Ndiaye a suggéré qu’un module spécifique en matière de protection des données dans le secteur bancaire puisse être mis sur pied en collaboration avec la Direction nationale de la Bceao, la CDP et le soutien pédagogique du CESAG.

source : Réussir Business

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