Thiès : « Si l’Etat du Sénégal prenait les 30 % du budget pour financer l’agriculture écologique biologique, il verrait des résultats palpables » (Baye Doudou Diop)

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La santé de l’homme, de la faune et des écosystèmes étant au cœur des préoccupations des acteurs de l’agriculture biologique, ces derniers regroupés au sein de la Fédération nationale des agriculteurs écologiques biologiques (Fenab), ont entamé la deuxième phase de leur projet de système participatif de garantie. Après avoir certifié 291 producteurs pendant la première phase, la Fenab compte enrôler 500 producteurs dans sa deuxième phase. 

Selon le coordonnateur de la Fenab, Ibrahim Seck,  » ce projet a été appuyé par Heks Epr, une ONG suisse qui, au moment où personne ne croyait à la Fenab, avait accepté de travailler avec nous. Depuis les années 2015, nous avons fait une étude de faisabilité pour dire effectivement qu’il était possible au niveau du Sénégal, de mettre en œuvre ce projet et aujourd’hui, voilà les résultats. Au moins, 291 producteurs ont été certifiés. Nous allons, pour cette deuxième phase, vers 500 producteurs biologiques avec des productions de qualité. 

L’agriculture biologique est l’agriculture du futur, c’est l’agriculture qui imite la nature, respecte la nature et collabore avec la nature au lieu d’essayer de la dominer. Cette forme d’agriculture, au-delà d’être un système de production agrosylvopastoral et halieutique durable, est un projet de société qui va aider les populations et les communautés de base à aller vers le développement durable, et le développement durable c’est effectivement l’épanouissement des populations et des communautés de base sur le plan culturel, social, économique, écologique et politique ». 

Malgré son importance, les acteurs de l’agriculture écologique biologique restent toujours sur leur faim quant à l’accompagnement tant attendu de l’Etat.  

« C’est vers ça qu’aujourd’hui, nous voulons aller. Seulement, jusqu’à présent nous n’avons que le soutien moral de l’État qui ne nous a donné aucun franc pour développer l’agriculture biologique », s’est indigné Ibrahim Seck. 

Dans le même sillage, le membre du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) et agriculteur dans le Diender, Baye Doudou Diop, d’indiquer : « si l’Etat du Sénégal prenait les 30 % du budget pour financer l’agriculture écologique biologique, il verrait des résultats palpables. L’État doit nous apporter son soutien pour la bonne santé des populations et de l’environnement ». 

En effet, cette forme d’agriculture n’est pas facile en ce qu’elle nécessite beaucoup d’investissement, vu également l’utilisation massive d’engrais chimiques par bon nombre d’agriculteurs Sénégalais. 

À en croire le représentant du Cncr, Abou Aziz Badji, « ce modèle d’agriculture n’est pas facile quand on sait que dans notre environnement, il y’a des programmes publics qui sont développés et dans lesquels on donne l’engrais chimique. Et cela encourage les gens à utiliser cet engrais chimique. Dans les Niayes les gens sont en train de subir une forte pollution (usines et acteurs qui n’ont pas la même vision de traiter le sol pour les générations à venir) ».

Le directeur de l’ONG suisse Heks Epr, Amadou Guèye, est revenu sur l’importance dudit projet qui, selon lui, nécessite d’y aller pas à pas parce que ça demande d’avoir des produits certifiés, des produits de qualité et qui sont traçables. C’est d’ailleurs, dira-t-il, ce qui va permettre de contribuer à la civilisation foncière, à la préservation des ressources naturelles, mais également à l’amélioration du régime de producteur.

source : Dakar Actu

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