Le ministre de l’agriculture du Mali, Moulaye Ahmed Boubacar, accompagné de sa collègue de l’élevage et de production animales a rendu visite lundi, à son homologue du Sénégal au Salon de l’agriculture de Paris. Une occasion mise à profit pour faire le plaidoyer sur l’intégration dans le domaine de l’agriculture et la mutualisation des efforts face aux changements climatiques.
« Qui dit le Mali dit le Sénégal. C’est deux pays qui se ressemblent sur tous les plans, se partagent tout. Nous avons les mêmes réalités climatiques, géographiques, sociales et économiques. Tout ce qui intéresse le Sénégal en termes de développement agricole, intéresse aussi le mali. Tout ce qui concerne le Sénégal concerne aussi le Mali. Voilà pourquoi, j’ai rendu visite à mon collègue pour approfondir nos échanges dans le domaine de l’agriculture», a-t-il déclaré d’emblée à la sortie de leur tête au Salon d’honneur du Stand du Sénégal.
« Il est urgent que maliens et sénégalais, ainsi que tous les autres frères de la sous-région se mettent ensemble pour discuter de l’avenir de nos pays. Parce qu’en réalité, l’intégration de nos pays économique dans nos pays doit d’abord commencer par l’intégration dans le domaine agricole », a-t-il poursuivi.
Moulaye Ahmed Boubacar a insisté sur la nécessité de mutualiser des efforts par rapport aux défis climatiques, auxquels les deux pays font face aujourd’hui. « La brutalité de la nature, aujourd’hui, est telle que si, nous ne prenons pas garde, nos populations vont souffrir sérieusement. Quand je dis populations, je parle d’agriculteurs. C’est-à-dire, chaque malien et chaque sénégalais. L’agriculture est une culture chez nous. Elle fait partie de nos valeurs et de nos mœurs. Les exploitations familiales, dont on parle concernent toutes les familles de nos différents pays. Donc, il est nécessaire que l’on se mette ensemble pour faire face à la brutalité de la nature et des changements qui interviennent et nous surprennent souvent, de façon subite », a-t-il souligné.
« J’ai constaté de belles expériences en termes de retenu et d’irrigation d’eau au Sénégal. Je ne me gênerai pas de venir au Sénégal voir comment cela se passe et de les approprier. Pace qu’à chaque fois qu’on voit la bonne chose chez son frère, la meilleurs façon de le faire, c’est de se l’approprier et de faire en sortes d’en tirer tous les jours les bénéfices », a ajouté le ministre Moulaye Ahmed Boubacar.
Parlant à sa suite, le ministre sénégalais de l’agriculture, le Pr Moussa Baldé a abondé dans le même sens. « Nous avons un projet commun avec la Mauritanie contre les oiseaux granivores. Évidemment, il faut l’étendre au Mali. Parce que, si on chasse les oiseaux du Sénégal et de la Mauritanie, il y a de fortes chances qu’ils aillent au Mali. Donc, il faudrait qu’ensemble qu’on puisse trouver des moyens efficients contre tous les effets nuisibles à l’agriculture. De façon générale, je pense qu’un des leviers pour l’intégration sous-régionale, c’est l’agriculture. On est tous d’accord qu’on a le même climat, les mêmes défis et les mêmes atouts. Donc, on doit pouvoir travailler ensemble », a-t-il souhaité.
D’après le ministre sénégalais de l’agriculture, les deux pays doivent trouver ensemble les moyens de s’adapter au climat. « Il serait dommage qu’un pays s’adapte et qu’un autre ne s’adapte pas. Il faudra qu’on s’adapte ensemble. Nous avons décidé de continuer à y travailler et d’avoir des rencontres périodiques au niveau de notre sous-région », a annoncé M. Baldé.
source : Leral