Quelles sont les malfaçons les plus fréquentes en construction neuve bois ? Une analyse, contenant des photographies, vient d’être publiée par l’Agence qualité construction. Tour d’horizon.
Batiactu vous propose dans les pages suivantes un tour d’horizon des points abordés par l’AQC, ainsi que son commentaire technique.
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Passage des réseaux
Ici, en phase chantier, une saignée a dû être réouverte pour passer des câbles de désenfumage qui avaient été oubliés.
« Comme dans toute construction préfabriquée, pour celle en matériau bois, la phase études ne se résume pas à un volume qui sera détaillé ultérieurement », note l’AQC dans son guide. « Les détails de construction (assemblages, passage des fluides et des réseaux etc.) sont réalisés très en amont – dès la phase esquisse – et sont constamment mis à jour en fonction des évolutions, pour des questions de préfabrication et d’industrialisation. Cela implique beaucoup d’allers-retours entre entreprises, maîtrise d’œuvre et contrôleur technique. »
Ce qu’il aurait fallu faire :
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Maîtrise du risque feu en phase chantier
Sur cette image, la flamme du chalumeau utilisé pour étancher la toiture terrasse est orientée vers une paroi en bois.
L’AQC rappelle qu’il n’existe pas de réglementation propre à limiter le risque feu en phase chantier. Les conseils avancés sont toutefois les suivants :
– Privilégier les procédés sans flamme ;
– Éloigner les sources de chaleur des matériaux combustibles comme le bois ;
– Anticiper toutes les sources d’incendie, qui peuvent être multiples et intervenir pendant les différentes phases du chantier : travaux par points chauds (opérations génératrices d’étincelles, flammes ou de surfaces chaudes, tels que les découpages, meulages, soudures, étanchéités bitumineuses à chaud,…) mais aussi les autres sources de chaleur telles que l’utilisation d’équipements de chauffages ou d’éclairages temporaires ;
– Mettre en place une procédure de permis feu pour tous les travaux par points chauds ;
– Identifier un responsable qui fasse le tour du bâtiment pour vérifier tous les points chauds après le départ des compagnons.
Ce qu’il aurait fallu faire :
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Exposition aux rayons UV
Des panneaux massifs lamellés-croisés ont changé de teinte suite à leur exposition aux UV, après 2 jours de stockage sans pouvoir être installé.
Il faut, selon l’AQC :
– Éviter de stocker les bois en extérieur ; s’ils doivent l’être pour des raisons imprévues, il faut superposer exactement les panneaux pour éviter des décolorations sur les parties non recouvertes par les panneaux supérieurs ; protéger systématiquement les parties de bois qui resteront visibles (planchers, panneaux verticaux, parties basses des poteaux, angles de murs etc.) en adaptant la protection au risque encouru (eau, UV, chocs) ;
– Utiliser des pare-pluie anti-UV dont la durée de vie est adaptée.
Ce qu’il aurait fallu, par exemple, faire :
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Maîtriser l’hygrométrie du bois
Ici, suite à des infiltrations d’eau, des traces d’efflorescences restent visibles à la jonction plafond – linteau – poteau.
L’Agence produit une série de recommandations pour éviter ce type de soucis, comme protéger les bois sur chantier, contrôler régulièrement l’hygrométrie des bois ou encore bien aérer le bâtiment après la réalisation d’éléments en filière humide.
Ce qu’il aurait fallu faire :
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Projection de peinture
Des traces de projections de peinture sont visibles sur le plafond en bois qui a mal été protégé.
L’AQC invite ainsi les peintres « protéger des projections de peinture les parois en bois qui resteront visibles (bâches en pourtour des plafonds, bas et haut des poteaux etc.) ».
Ce qu’il aurait fallu faire :
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Bonne pratique pour alerter les autres corps d’état
Sur cette image apparaît une alerte à destination de tous les compagnons sur la présence de murs finis en bois apparent. Ce n’est bien sûr pas une malfaçon, mais une bonne pratique ici présentée par l’AQC.
Il faut ainsi, selon l’agence, « bien définir les limites de prestation pour les lots de 2nd œuvre et d’agencement entre ce qui est en bois fini et ce qui ne l’est pas ». « Pour les chantiers complexes aux nombreuses interactions entre corps d’état, prévoir les travaux de finition des éléments bois (égrenage, lasure) à la charge, par exemple, du lot peinture. »
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Bonne pratique en matière de prototypage
Prototype de mur ossature bois permettant de valider, entre autres choses, le mode de fixation des bandeaux d’habillage en façade. Ce n’est bien sûr pas une malfaçon, mais une bonne pratique ici présentée par l’AQC.
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Bonne pratique contre le risque incendie
Ici, un boudin de calfeutrement contre le risque feu a été positionné à la jonction bois – béton. Ce n’est bien sûr pas une malfaçon, mais une bonne pratique ici présentée par l’AQC.
source : Bati Actu