Lansana Gagny Sakho, Directeur général de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) et Vice-Président pour l’Afrique de l’Ouest de l’Association africaine de l’eau (AAE) se dit choqué que les Etats africains continuent de croire que l’assainissement collectif peut résoudre le problème d’accès à l’assainissement pour tous afin d’atteindre le point 6 des objectifs du développement durable (ODD), qui stipule que « tout le monde doit avoir accès à l’eau salubre et à l’assainissement ». C’était au cours d’une session consacrée à l’assainissement lors du 20e congrès de l’AAE qui se tient depuis le lundi 24 février à Kampala en Ouganda.
« On ne peut pas dire qu’on réserve l’assainissement collectif aux villes et l’assainissement autonome au monde rural. Il faut qu’on mette dans nos têtes que l’assainissement autonome est un sous produit dégradant de l’assainissement collectif », a indiqué Lansana Gagny Sakho. Continuant sur sa lancée, l’expert sénégalais a exhorté « qu’il nous faut changer de paradigme si nous voulons attendre le point 6 des objectifs du développement durable et c’est une logique et une question de volonté politique ». De la même manière que l’Association africaine de l’eau a décidé de mettre un point d’honneur à l’assainissement, il faut que nos autorités prennent toute la mesure de la chose ».
« Chez moi au Sénégal, l’assainissement est rétribué sur le prix de l’eau. Il faut qu’on mette des taxes pour l’eau, il le faut aussi pour l’assainissement pour permettre aux populations pauvres d’en bénéficier. Il faut que ce soit clair, ce n’est pas au secteur privé de supporter les charges et les couts de l’assainissement pour les pauvres », a-t-il révélé avant d’ajouter « pour moi, l’assainissement collectif est un suicide et avec lui, nous ne pourrons jamais atteindre le point 6 des objectifs di développement durables (ODD). Aucun pays au sud du Sahara n’a atteint les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) avec l’assainissement collectif et si nous continuons sur le même chemin, nous sommes déjà à l’échec ».
« Il faut commencer à former et renforcer les capacités des partenaires du secteur privé. Car ce secteur apporte de la valeur ajoutée. L’assainissement collectif n’est pas une option. Seul l’assainissement autonome peut nous sortir des sentiers battus », a expliqué Lansana Gagni Sako.
Pour rappel, l’Association africaine de l’eau (AAE) regroupe 115 opérateurs (sociétés) d’eau et d’assainissement provenant 45 pays. Elle a une vocation professionnelle et politique pour renforcer les capacités de ses membres et influencer positivement la promotion de la gestion de l’Eau et de l’Assainissement en Afrique.
source : Rti